Comment investir en private equity en tant qu’expatrié ?

Si les marchés boursiers offrent une liquidité immédiate, ils exposent aussi à une volatilité croissante. Le private equity, ou capital-investissement, représente une alternative stratégique puissante : il permet d’investir sur le long terme directement dans le tissu économique de PME et start-ups prometteuses. Ce guide complet décrypte les mécanismes, les voies d’accès spécifiques aux non-résidents et les bonnes pratiques pour intégrer avec succès cette classe d’actifs performante à votre stratégie patrimoniale.

Les points clés à retenir :

  • Un investissement dans l’économie réelle : le private equity finance des entreprises non cotées, offrant une décorrélation précieuse par rapport aux fluctuations des marchés boursiers, un atout majeur pour diversifier un patrimoine d’expatrié.
  • Une fiscalité française avantageuse : en tant que non-résident, vos plus-values sont généralement exonérées d’impôt en France si votre participation reste inférieure à 25 %. La fiscalité finale dépendra de la convention entre la France et votre pays de résidence.
  • Un horizon de temps long et une illiquidité assumée : votre capital sera bloqué pour une durée de 8 à 12 ans. Attendez-vous à une performance négative les premières années (la « courbe en J ») avant que la valeur ne se matérialise lors de la cession des entreprises.
  • Planification et diversification sont reines : anticipez les appels de fonds pour gérer votre trésorerie et lissez vos investissements sur plusieurs « millésimes » (années) pour diluer le risque conjoncturel.

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Pourquoi le non coté séduit les investisseurs expatriés ?

Loin des fluctuations quotidiennes des marchés boursiers, le private equity offre aux investisseurs expatriés une voie d’accès directe à l’économie réelle. En 2025, dans un contexte de recherche de diversification et de performance à long terme, cette classe d’actifs présente des avantages stratégiques bien identifiés.

Décorrélation et diversification : un atout maître

L’atout principal du private equity est sa décorrélation par rapport aux marchés cotés. Alors que la Bourse peut ressembler à des montagnes russes, le capital-investissement suit un chemin fondé sur la création de valeur tangible au sein des entreprises financées (PME, start-ups).

Pour un expatrié, dont le patrimoine est souvent exposé à des devises et des marchés variés, cette stabilité relative est un puissant levier de diversification. Il n’est pas rare de voir une allocation de portefeuille pour non-résident consacrer environ 15 % au non coté, afin de capter le dynamisme de l’économie européenne tout en se protégeant des cycles boursiers mondiaux.

Ce que dit l’AMF : durée, frais et liquidité

L’Autorité des marchés financiers (AMF) encadre l’investissement en non coté et rappelle régulièrement ses spécificités. Pour l’investisseur particulier, il est crucial de comprendre trois paramètres clés :

  • L’horizon de temps : Un investissement en private equity est par nature illiquide. L’AMF souligne que ces fonds ont généralement une durée de vie de 8 à 12 ans, une période pendant laquelle le capital est bloqué.
  • Les frais : La performance a un coût. Pour les fonds retail de type FIP/FCPI, l’AMF observe des frais totaux annuels qui se situent en médiane autour de 3 % (hors coûts liés à la distribution via une assurance-vie). Il est essentiel d’analyser en détail les documents d’information (KID/PRIIPs) pour comprendre la structure complète : frais d’entrée, de gestion, et frais de performance (carried interest).
  • La liquidité : La patience est une règle d’or. L’AMF insiste sur la nécessité pour les épargnants de bien comprendre que la sortie de ces placements n’est possible qu’à l’échéance du fonds, sauf cas exceptionnels prévus au règlement.

Comment fonctionne le private equity ?

Le Private Equity, ou capital-investissement, consiste à investir directement dans des entreprises qui ne sont pas cotées en Bourse. Plutôt que d’acheter une action dont la valeur fluctue chaque seconde, vous devenez partenaire d’une PME, d’une start-up ou d’une ETI (Entreprise de Taille Intermédiaire) pour l’accompagner sur le long terme dans une phase clé de son existence : développement, innovation, ou transmission.

Le capital-investissement n’est pas un bloc monolithique. Il se décline en plusieurs stratégies, chacune avec un couple rendement/risque distinct :

StratégieType d’entrepriseNiveau de risqueObjectif principal
Capital-risque (Venture Capital)Start-up innovante, jeune sociétéTrès élevéFinancer la croissance rapide et l’innovation
Capital-développement (Growth)PME déjà rentable, en expansionModéréAccélérer le développement, conquérir de nouveaux marchés
Capital-transmission (LBO)Entreprise mature et rentablePlus faibleOptimiser la structure et accompagner un changement d’actionnariat

Ainsi, investir en private equity se fait via un fonds géré par des professionnels. Le fonctionnement suit un cycle de vie précis, généralement de 8 à 12 ans, illustré par la fameuse « courbe en J » :

  • Période d’investissement (années 1 à 5) : C’est durant cette phase que les gérants identifient et sélectionnent les entreprises. L’investisseur ne verse pas la totalité de sa mise d’un coup. Le fonds procède par appels de fonds (capital calls) au fur et à mesure des opportunités. Durant cette période, le rendement est souvent négatif, car les frais de gestion sont prélevés alors que les entreprises commencent tout juste leur transformation.
  • Période de maturation (années 4 à 8) : Les gérants s’impliquent activement dans la stratégie des entreprises financées pour créer de la valeur : optimisation des opérations, expansion internationale, innovation, etc. C’est le cœur du réacteur.
  • Période de désinvestissement (années 7 à 12) : Le fonds cède ses participations. Les plus-values réalisées lors de ces cessions sont alors reversées aux investisseurs : ce sont les distributions. C’est à ce moment que la courbe de performance s’inverse et que le potentiel de rendement se matérialise.

Quelles sont les voies d’accès quand on vit à l’étranger ?

Même à des milliers de kilomètres, l’investisseur expatrié dispose de plusieurs véhicules pour accéder au private equity. Le choix dépendra de son profil de risque, de son horizon de placement et de sa capacité d’investissement.

L’ELTIF 2.0 : le passeport européen pour tous

Comparé à un « pass Interrail » de l’investissement, le fonds européen d’investissement à long terme (ELTIF) est devenu la voie royale pour les épargnants. Le nouveau règlement ELTIF 2.0, applicable depuis le 10 janvier 2024, a considérablement assoupli les règles pour faciliter l’accès du grand public au non coté.

Ses avantages clés :

  • Accessibilité : le ticket d’entrée est abaissé, la plupart du temps situé entre 5 000 et 20 000 euros.
  • Flexibilité : il élargit la gamme d’actifs éligibles et assouplit les règles de diversification.
  • Liquidité encadrée : des normes techniques (RTS), adoptées en 2024, organisent des mécanismes de liquidité pour les fonds dits « semi-ouverts », permettant des rachats à des fenêtres prédéfinies, bien que limités.

L’ELTIF 2.0 est conçu pour financer l’économie réelle européenne tout en offrant un cadre harmonisé et plus accessible aux investisseurs particuliers.

L’assurance-vie internationale : l’enveloppe protectrice et fiscale

L’assurance-vie internationale, notamment luxembourgeoise, est une enveloppe plébiscitée par les non-résidents. Elle permet un accès indirect au private equity via des unités de compte spécifiques ou des fonds internes dédiés (FID).

Ses principaux atouts sont :

  • La neutralité fiscale : l’imposition sur les rachats dépend uniquement des règles du pays de résidence de l’épargnant.
  • La protection patrimoniale : le « super privilège » luxembourgeois et la clause bénéficiaire en font un outil puissant pour la transmission.

Point de vigilance : l’actualité récente (comme le cas de l’assureur FWU fin 2024) rappelle l’importance de vérifier la gouvernance et la solvabilité de la compagnie d’assurance avant de s’engager.

Les fonds communs de placement à risques : FCPI et FIP

Les Fonds Communs de Placement à Risques (FCPR), dans l’Innovation (FCPI) ou de Proximité (FIP) permettent d’investir directement dans le capital des PME françaises.

Toutefois, veuillez noter que les avantages fiscaux associés (réductions d’impôt sur le revenu) sont strictement réservés aux résidents fiscaux français. Pour un expatrié, l’intérêt de ces fonds ne réside donc pas dans l’optimisation fiscale, mais dans une stratégie de diversification patrimoniale et le maintien d’un lien avec l’économie française.

FPCI et Club Deals : le cercle des investisseurs avertis

Destinés aux investisseurs avertis, les Fonds Professionnels de Capital Investissement (FPCI) et les club deals (tours de table privés) offrent un accès privilégié à des opérations d’envergure. Le ticket d’entrée y est nettement plus élevé, démarrant fréquemment à 100 000 euros. Ces solutions exigent une expertise financière solide et une capacité à réaliser sa propre due diligence, car elles impliquent un niveau de risque et de complexité supérieur.

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La fiscalité du non-résident : un avantage sous conditions

C’est l’un des avantages les plus puissants du private equity pour un expatrié, mais aussi l’un des plus complexes. Une bonne compréhension des règles est indispensable.

La règle des 25 % et le rôle des conventions fiscales

Le principe de base de la fiscalité française est attractif pour les non-résidents. En vertu de l’article 244 bis B du Code Général des Impôts, la France n’impose les plus-values sur la cession de titres que si l’investisseur a détenu une participation substantielle.

Concrètement, cela signifie que vous êtes exonéré d’impôt sur la plus-value en France, à condition que votre participation (seul ou avec votre groupe familial) n’ait jamais dépassé 25 % des droits aux bénéfices de la société à un quelconque moment au cours des 5 années précédant la cession.

Attention : cette règle française ne s’applique que sous réserve de la convention fiscale bilatérale signée entre la France et votre pays de résidence. C’est cette convention qui détermine en dernier ressort quel pays a le droit d’imposer vos gains. L’imposition relève donc le plus souvent de votre pays d’expatriation.

Jurisprudence 2024 : ce qui change pour les personnes physiques

Le cadre fiscal évolue. Une décision importante du Conseil d’État en date du 31 mai 2024 a partiellement censuré le prélèvement de l’article 244 bis B pour les personnes physiques non-résidentes.

La raison ? Ces dernières ne pouvaient pas bénéficier des abattements pour durée de détention, contrairement aux résidents, créant une inégalité de traitement.

Bien que cette décision n’annule pas le seuil des 25 %, elle ouvre un contentieux pour les investisseurs non-résidents qui seraient soumis à cette taxe. Il est donc recommandé de suivre l’actualité juridique si vous prévoyez de détenir une participation substantielle.

Coûts, risques et bonnes pratiques pour réussir son investissement

Investir en private equity est un marathon, pas un sprint. Comprendre ses règles spécifiques en matière de coûts, de trésorerie et de diversification est la clé pour transformer l’opportunité en succès.

Comprendre les frais : ce que révèlent les données de l’AMF

La structure de frais du non coté est plus complexe que celle des placements traditionnels. Elle se décompose généralement en trois niveaux :

  • Frais non récurrents : Principalement les frais d’entrée (ou de souscription), qui varient entre 0 % et 5 % du montant investi.
  • Frais récurrents : Ce sont les frais de gestion annuels, qui rémunèrent la société de gestion. Si les taux affichés sont de 1 % à 2 %, il faut être vigilant.
  • Frais de performance (carried interest) : C’est la part des bénéfices (généralement 10 % à 20 %) que perçoit l’équipe de gestion, mais seulement après que les investisseurs ont récupéré leur mise initiale et atteint un certain seuil de performance.

L’avis de l’AMF : pour les fonds retail français (FIP/FCPI), les données de l’AMF au 31/12/2023 montrent que les frais totaux annuels médians se situent autour de 3 %. Ce chiffre, qui n’inclut pas toujours tous les coûts de distribution via l’assurance-vie, invite à une lecture attentive des documents d’information (KID/PRIIPs) avant tout engagement.

Courbe en J et appels de fonds : comment planifier votre trésorerie ?

Deux concepts sont indissociables du private equity :

  • La courbe en J : Attendez-vous à ce que votre performance soit négative les premières années. C’est un phénomène normal : les frais sont débités dès le début, alors que la création de valeur dans les entreprises prend du temps. La performance ne devient positive que plus tard, lors des premières cessions.
  • Les appels de fonds (capital calls) : Votre engagement n’est pas prélevé en une seule fois. Le gérant « appelle » les fonds par tranches sur une période de 3 à 5 ans, au gré des investissements. Il est donc impératif de planifier votre trésorerie pour être certain de pouvoir honorer ces appels de fonds successifs.

L’art de la diversification : millésimes et allocation d’actifs illiquides

Pour maîtriser le risque, deux bonnes pratiques s’imposent :

  • Diversifier les millésimes : Investir toute sa mise sur une seule année (un « millésime unique ») expose à la conjoncture de ce moment précis. La stratégie gagnante consiste à lisser ses investissements sur plusieurs années (par exemple, 2025, 2026 et 2027) pour diversifier les points d’entrée et les cycles économiques.
  • Fixer des limites à l’illiquidité : La sur-allocation à des actifs non liquides est une erreur fréquente. Définissez une borne maximale de votre patrimoine global que vous acceptez d’immobiliser sur le long terme (entre 5 % et 20 % selon votre situation). Conserver une poche de liquidités disponible reste indispensable pour faire face aux imprévus.

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Les questions les plus posées

Puis-je vendre mes parts de fonds de private equity avant l’échéance ?

Très difficilement. Le marché secondaire pour les parts de fonds non cotés est peu liquide, restreint et souvent assorti d’une décote importante. Il faut partir du principe que votre argent est bloqué pour la durée de vie du fonds (8-12 ans).

Qu’est-ce qu’un « appel de fonds » concrètement ?

Lorsque vous vous engagez pour 50 000 €, le gérant ne prélève pas la somme immédiatement. Il vous « appellera » pour des fractions de ce montant (ex: 10 000 €) au fil des 3 à 5 premières années, à chaque fois qu’il réalise un nouvel investissement.

Qu’est-ce que le private equity et en quoi diffère-t-il de la Bourse ?

Le private equity consiste à investir dans des entreprises non cotées, sur le long terme. Contrairement à la Bourse, il n’y a pas de cotation quotidienne et la liquidité est limitée.

Quels sont les risques principaux du private equity ?

Les principaux risques sont l’illiquidité, la perte en capital et des frais élevés. La performance est incertaine et dépend fortement du succès des entreprises financées.

Comment choisir une bonne société de gestion en private equity ?

Analysez son track-record (performance des fonds précédents), son expérience dans le secteur visé (santé, tech…), la stabilité de ses équipes et la clarté de sa stratégie d’investissement et de création de valeur.

Que se passe-t-il si je déménage dans un autre pays pendant la durée de vie du fonds ?

Votre fiscalité au moment des distributions dépendra de votre pays de résidence fiscale à ce moment-là, et de la convention fiscale en vigueur.

Comment préparer la transmission de mes parts de fonds de private equity ?

C’est un actif complexe à transmettre. L’assurance-vie, avec sa clause bénéficiaire, est l’outil le plus simple. Pour les parts détenues en direct, une consultation avec un notaire ou un conseiller patrimonial est indispensable pour anticiper les droits de succession.

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