Investir dans un FIP ou un FCPI est une solution envisageable pour réduire son impôt tout en soutenant l’économie réelle : le FCPI permet d’obtenir une réduction d’impôt de 25 % en finançant des entreprises innovantes (santé, numérique, transition énergétique…), tandis que le FIP Corse, seul FIP encore défiscalisant, offre un avantage porté à 30 % en fléchant l’épargne vers les PME locales de l’île. Ces placements non cotés présentent un double intérêt (diversification patrimoniale et incitation fiscale) mais impliquent aussi des risques élevés de perte en capital et une immobilisation longue des fonds (7 à 10 ans, parfois plus), ce qui en fait des outils adaptés uniquement aux investisseurs conscients de leurs contraintes et recherchant une exposition sélective à l’innovation ou au développement régional.
Sommaire
Les points clés à retenir :
- Avantage fiscal : la réduction d’impôt est de 25 % pour un FCPI (innovation) et de 30 % pour un FIP Corse, seul FIP encore éligible.
- Plafonds : l’avantage se calcule sur 12 000 € (personne seule) ou 24 000 € (couple), mais la réduction est limitée par le plafond global des niches fiscales de 10 000 €.
- Risques principaux : la perte en capital est réelle et les performances passées sont hétérogènes, avec des frais élevés (environ 3,5 % par an).
- Durée de blocage : votre argent est indisponible pour une durée réelle de 7 à 10 ans, bien au-delà des 5 ans minimum fiscaux.
- Non-résidents : la réduction d’impôt est réservée aux résidents fiscaux français ; des alternatives comme l’assurance-vie luxembourgeoise sont plus adaptées.
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FCPI vs FIP : comparatif pour cerner les différences
Avant d’entrer dans les détails, il est utile de rappeler que les Fonds d’Investissement de Proximité (FIP) et les Fonds Communs de Placement dans l’Innovation (FCPI) sont deux véhicules de private equity destinés aux particuliers. Leur logique est la même : financer l’économie réelle non cotée en contrepartie d’avantages fiscaux attractifs.
- Le FCPI cible les entreprises innovantes à fort potentiel de croissance (santé, numérique, transition énergétique…).
- Le FIP met l’accent sur les PME régionales, avec en 2025 un avantage fiscal réservé exclusivement aux fonds investissant en Corse.
Ces deux placements ont un double objectif : stimuler le tissu économique (local ou innovant) et offrir aux investisseurs une réduction d’impôt sur le revenu, moyennant un horizon d’investissement long et un risque réel de perte en capital.
Critère | FCPI (Innovation) | FIP Corse (Proximité) |
---|---|---|
Cible d’investissement | PME innovantes non cotées | PME exerçant leur activité exclusivement en Corse (fonds investis majoritairement en titres de PME corses) |
Quota réglementaire | ≥ 70 % en entreprises innovantes (critère R&D ou brevet) | ≥ 70 % en PME corses |
Réduction d’impôt 2025 | 25 % des versements | 30 % des versements |
Plafonds annuels | 12 000 € (célibataire) / 24 000 € (couple) | Idem (et cumul possible avec FCPI) |
Plafonnement global | Entre dans le plafonnement global des avantages fiscaux (10 000 € par an, cas général) | Idem |
Durée minimale de détention | 5 ans (exceptions : décès, invalidité, licenciement) | 5 ans (mêmes exceptions) |
Fiscalité à la sortie | Plus-values exonérées d’IR après 5 ans, prélèvements sociaux 17,2 % dus | Idem |
Liquidité | Fonds bloqués 7–10 ans (prorogations possibles jusqu’à 15 ans pour les fonds agréés à compter du 13/06/2024) | Idem |
Profil investisseur | Conviction innovation, tolérance au risque, diversification sectorielle | Attachement territorial Corse, recherche d’un avantage fiscal renforcé |
Bon à savoir : les FIP et FCPI sont en réalité des sous-catégories de FCPR (Fonds Communs de Placement à Risque), qui regroupent tous les fonds investissant au moins 50 % en titres non cotés. Cette précision permet de situer ces véhicules dans le paysage plus large du private equity accessible aux particuliers, sans entrer dans le détail technique.
FCPI : investir dans l’innovation
Un Fonds Commun de Placement dans l’Innovation (FCPI) est un véhicule d’investissement qui oriente l’épargne vers le capital-développement des PME à fort potentiel. Moins attaché à une géographie qu’à une ambition, le FCPI finance les technologies et les modèles économiques de demain.
Univers et sélection des entreprises
Les FCPI ciblent des secteurs d’avenir où la recherche et le développement sont clés, comme la santé (biotechnologies, medtech), le numérique (intelligence artificielle, cybersécurité), ou encore la transition énergétique (énergies renouvelables, greentech).
L’investisseur ne choisit pas directement les entreprises. Il délègue cette tâche à une société de gestion agréée par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF). C’est elle qui est chargée de :
- Sourcer les opportunités : Identifier les PME innovantes les plus prometteuses.
- Mener la due diligence : Analyser en profondeur le potentiel, la solidité et les risques de chaque société avant d’investir.
- Gérer le portefeuille : Accompagner les entreprises financées et piloter la stratégie de sortie pour optimiser la performance du fonds.
La qualité de l’équipe de gestion est donc un critère de décision essentiel.
Règles d’éligibilité et quotas d’investissement
Pour bénéficier de l’appellation FCPI et ouvrir droit aux avantages fiscaux, le fonds doit respecter des règles d’investissement strictes. Il est tenu d’investir au moins 70 % de son actif dans des titres de PME qualifiées d’« innovantes ».
Une entreprise est considérée comme innovante si elle remplit l’un des critères suivants :
- Elle consacre au moins 15 % de ses charges à des dépenses de R&D (10 % pour les entreprises industrielles)
- Elle peut justifier de la création de produits, procédés ou techniques dont le caractère innovant est reconnu (par exemple, par la détention d’un brevet significatif ou l’obtention d’une qualification de Bpifrance).
Avantage fiscal et plafonds en 2025
L’attrait principal du FCPI réside dans son cadre fiscal incitatif. Pour les souscriptions réalisées entre le 1er janvier 2024 et le 31 décembre 2025, l’avantage est le suivant :
- Une réduction d’impôt sur le revenu de 25 % du montant investi.
- Cette réduction est calculée sur un versement maximal de 12 000 € pour une personne seule (soit une réduction d’impôt maximale de 3 000 €) et de 24 000 € pour un couple soumis à imposition commune (réduction maximale de 6 000 €).
Attention : Cet avantage fiscal entre dans le plafonnement global des niches fiscales de 10 000 € par an.
Durée de détention, sortie et fiscalité
L’avantage fiscal n’est acquis que sous certaines conditions de détention :
- Conservation des parts pendant 5 ans minimum : en cas de revente avant ce terme, l’avantage fiscal est repris, sauf exceptions (décès, invalidité, licenciement de l’investisseur ou de son conjoint).
- Exonération des plus-values : après 5 ans, les gains réalisés à la sortie sont totalement exonérés d’impôt sur le revenu. Ils restent cependant soumis aux prélèvements sociaux (17,2 % actuellement).
- Blocage des fonds de 7 à 10 ans : l’horizon de 5 ans est une contrainte fiscale. La durée de vie réelle du fonds, nécessaire pour que la société de gestion puisse céder ses participations dans de bonnes conditions, est souvent plus longue et peut être prorogée.
Pour quel profil d’investisseur ?
Le FCPI s’adresse à un investisseur averti qui possède :
- Une forte conviction dans le potentiel de l’innovation pour générer de la performance à long terme.
- Une tolérance au risque élevée, consciente que le capital n’est pas garanti.
- Le souhait de diversifier son patrimoine en accédant à des entreprises non cotées, décorrélées des marchés financiers traditionnels.
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FIP Corse : la seule option pour l’investissement de proximité
Avec la suppression de l’avantage fiscal pour les FIP « classiques », le FIP Corse est désormais le seul Fonds d’Investissement de Proximité permettant de bénéficier d’une réduction d’impôt. Son objectif : flécher l’épargne vers le développement du tissu économique de l’île.
La spécificité d’un investissement 100 % corse
La règle d’or d’un FIP Corse est sa stricte délimitation géographique. Pour être éligible, le fonds doit investir un minimum de 70 % de son actif dans des Petites et Moyennes Entreprises (PME) qui exercent leur activité exclusivement en Corse. Cette contrainte garantit que l’investissement a un impact direct et ciblé sur l’économie locale.
L’avantage fiscal renforcé et ses plafonds
En contrepartie de cet investissement territorial, le FIP Corse offre l’avantage fiscal le plus élevé du non-coté en 2025 :
- Une réduction d’impôt sur le revenu de 30 % du montant investi.
- Les plafonds de versement sont identiques à ceux des FCPI : 12 000 € pour une personne seule (soit une réduction maximale de 3 600 €) et 24 000 € pour un couple (réduction maximale de 7 200 €).
- Cet avantage entre également dans le plafonnement global des niches fiscales de 10 000 €.
Il est tout à fait possible de cumuler un investissement en FCPI et en FIP Corse la même année, mais les réductions d’impôt cumulées ne pourront pas dépasser le plafond global de 10 000 €, tout en respectant les plafonds de versement propres à chaque produit.
Durée de détention, sortie et fiscalité
Les conditions de détention et de sortie sont similaires à celles des FCPI :
- Conservation des parts pendant 5 ans minimum pour sécuriser l’avantage fiscal et l’exonération des plus-values. Les cas de sortie anticipée sans reprise (décès, invalidité, licenciement) s’appliquent également.
- Après 5 ans, les plus-values sont exonérées d’impôt sur le revenu, mais restent soumises aux prélèvements sociaux (17,2 %).
- L’illiquidité est comparable : attendez-vous à un blocage des fonds pendant 7 à 10 ans, voire plus en cas de prorogation du fonds par la société de gestion.
Pour quel profil d’investisseur ?
Le FIP Corse est destiné aux investisseurs qui recherchent :
- Une logique territoriale forte et une volonté de participer concrètement à l’économie corse.
- Une appétence pour le soutien aux PME de proximité, avec une diversification géographique très concentrée.
- L’incitation fiscale la plus renforcée disponible dans cette catégorie de placement pour 2025.
Performances et frais : la réalité des chiffres
Si l’avantage fiscal est certain, la performance finale de votre investissement dépendra entièrement de la capacité de la société de gestion à faire fructifier son portefeuille de PME. Et pour évaluer ce potentiel, il est indispensable de comprendre le poids des frais et les rendements historiquement observés.
L’Autorité des Marchés Financiers (AMF) analyse régulièrement la performance de ces fonds. Les dernières données publiques révèlent deux points essentiels :
- Des frais élevés : Les frais annuels médians se situent généralement entre 3,2 % et 3,5 %. Ces frais, qui incluent les frais d’entrée et de gestion, pèsent directement sur la performance nette servie à l’investisseur.
- Des TRI médians souvent négatifs : En raison de ces frais et du risque inhérent au private equity, le Taux de Rendement Interne (TRI) médian des FIP et FCPI est souvent négatif. Les dernières études de l’AMF montraient un TRI médian d’environ -1,1 % pour les FCPI et -2,4 % pour les FIP.
Il est important de noter qu’il existe une forte dispersion des performances : si la médiane est décevante, certains fonds surperforment largement, soulignant l’importance cruciale de la sélection.
FCPI et FIP pour expatriés : quelles sont vos options ?
L’attrait fiscal des FCPI et FIP Corse est directement lié à la situation fiscale de l’investisseur. Pour les Français vivant à l’étranger, les règles sont strictes.
Pourquoi la réduction d’impôt ne s’applique pas ?
La réduction d’impôt sur le revenu est exclusivement réservée aux contribuables domiciliés fiscalement en France au moment de la souscription, comme le stipule l’article 199 terdecies-0 A du CGI.
Par conséquent, un non-résident (expatrié) ne peut pas bénéficier de cet avantage fiscal. S’il redevient résident fiscal français avant la fin de la période de conservation, il ne pourra pas non plus demander la réduction de manière rétroactive. L’éligibilité est figée à l’année de l’investissement.
Les alternatives d’investissement plus pertinentes
Pour un expatrié souhaitant investir dans le non-coté, l’enjeu est de trouver des supports flexibles, internationaux et adaptés à une situation de mobilité. Voici les pistes les plus pertinentes :
- L’assurance-vie internationale : c’est la solution privilégiée. Un contrat luxembourgeois en « architecture ouverte » permet d’accéder à une très large gamme de supports, y compris des fonds de private equity (via des Fonds d’Assurance Spécialisés) inaccessibles via des contrats français classiques. Sa « neutralité fiscale » et sa portabilité en font un outil idéal pour les profils internationaux qui peuvent changer de pays de résidence.
- Le compte-titres international : il offre une flexibilité maximale. Des plateformes comme Interactive Brokers (IBKR), Saxo, ou des solutions accessibles via un cabinet de gestion de patrimoine permettent d’investir sans les contraintes d’une enveloppe fiscale française. Un non-résident peut y loger des actions du monde entier, des ETF, et même accéder à certaines formes de private equity (fonds spécialisés, titres de sociétés de gestion cotées, etc.).
Les risques à connaître avant d’investir
Investir dans un FCPI ou un FIP Corse est un engagement à long terme qui comporte des risques significatifs qu’il faut impérativement intégrer avant toute décision.
- Risque de perte en capital : L’investissement n’est pas garanti. La performance dépend du succès des PME financées, et certaines peuvent échouer, entraînant une perte partielle ou totale du capital investi.
- Risque d’illiquidité : Votre argent sera bloqué pendant une longue période, généralement entre 7 et 10 ans, et parfois plus si le fonds est prorogé. Il n’existe pas de marché pour revendre ses parts de manière anticipée.
- Risque de reprise de l’avantage fiscal : Si vous ne respectez pas la condition de conservation des parts pendant 5 ans (hors cas exceptionnels prévus par la loi), l’administration fiscale vous demandera de rembourser la réduction d’impôt obtenue.
- Risque de concentration : Un FCPI peut être très concentré sur un secteur technologique (ex: biotechnologies), tandis qu’un FIP Corse est, par définition, concentré sur une seule géographie. Un retournement de marché sur ce secteur ou cette région peut lourdement impacter la performance.
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Les questions les plus posées
Non, la perte est limitée au capital que vous avez investi. Vous ne pouvez pas être appelé à verser des fonds supplémentaires.
Les actifs du fonds sont ségrégués et conservés par un dépositaire indépendant, distincts des actifs de la société de gestion. En cas de défaillance de la société de gestion, les actifs du fonds restent protégés ; un nouveau gestionnaire ou un liquidateur peut être désigné (par le juge ou l’AMF) pour assurer la gestion ou la liquidation ordonnée du fonds.
Non. Si la réduction excède votre impôt sur le revenu de l’année, l’excédent n’est ni remboursé ni reportable sur les années suivantes.
Le TRI est l’indicateur de performance le plus pertinent car il prend en compte tous les flux financiers (investissement, frais, distributions, capital final) et la durée de l’investissement. Il mesure le rendement annualisé réel de votre placement.
Vous conservez vos parts ; le départ hors de France n’entraîne pas, à lui seul, la reprise de la réduction acquise si vous respectez la conservation minimale de 5 ans. La fiscalité à la sortie dépendra ensuite de votre statut de non-résident et des conventions fiscales applicables ; l’imposition (ou non) en France relève des règles de source et des traités.