Comment investir dans les matières premières ?

L’investissement dans l’or ou le pétrole vous semble opaque et risqué ? Cette prudence est compréhensible, sans les connaissances adéquates, ces marchés exposent à des pièges techniques spécifiques. Cet article est conçu comme un guide pratique pour démystifier l’investissement dans les matières premières. Nous passerons en revue les grandes familles de ressources, la distinction entre marchés à terme et prix « spot », ainsi que les meilleurs outils pour vous exposer. Vous disposerez ainsi d’une vision claire pour sélectionner le véhicule d’investissement correspondant à votre profil d’investisseur et optimiser votre fiscalité.

Les points clés à retenir :

  • Rôle de diversification : les matières premières agissent comme une « roue de secours » pour décorréler le portefeuille des marchés actions/obligations et offrir une protection partielle contre l’inflation.
  • Absence de rendement intrinsèque : contrairement aux actions qui versent des dividendes, les matières premières ne produisent pas de flux de trésorerie ; la performance repose uniquement sur la variation des prix.
  • Le piège des ETF/ETC : ces produits répliquent souvent des contrats à terme (Futures) et non le prix comptant ; le mécanisme de roulement (« Roll Yield ») peut réduire la performance sur le long terme.
  • Stratégies d’investissement : privilégiez l’or physique pour la sécurité (valeur refuge), les actions de sociétés productrices pour le rendement (dividendes, éligibilité PEA) ou les ETC pour le court terme.
  • Fiscalité et statut : l’imposition dépend de l’enveloppe choisie (PEA, CTO, Assurance-vie) et de votre résidence fiscale, avec une exception pour l’or physique qui dispose d’un régime taxatif spécifique.

L’intégration de l’or ou de l’énergie ne s’improvise pas, elle doit répondre à une stratégie de diversification précise. Ne prenez pas de risques inutiles ; échangez dès maintenant avec nos conseillers pour valider la pertinence de cet investissement dans votre situation globale. Je réserve mon créneau !

Comprendre le marché des matières premières avant d’investir

Avant d’envisager la moindre stratégie d’allocation, il est important de comprendre ce que vous achetez. Contrairement aux actions (parts de propriété d’une entreprise) ou aux obligations (titres de créance), les matières premières (commodities) sont des actifs tangibles, des ressources physiques indispensables au fonctionnement de l’économie mondiale. Cependant, pour l’investisseur particulier, l’accès à ces actifs est rarement direct. Vous n’allez pas stocker des barils de pétrole dans votre garage ni des boisseaux de blé dans votre cave.

Les 4 grandes familles d’actifs : énergie, métaux et agricoles

L’univers des matières premières est vaste, mais il se structure autour de quatre grandes familles, chacune réagissant à des cycles économiques différents :

  • L’Énergie : elle comprend le pétrole (WTI, Brent), le gaz naturel, le charbon, et de plus en plus l’uranium ou l’hydrogène. C’est la catégorie la plus volatile, ultra-sensible aux tensions géopolitiques et à la croissance mondiale.
  • Les Métaux Précieux : l’or, l’argent, le platine et le palladium, ils jouent un rôle hybride, matière première industrielle pour certains, mais surtout réserve de valeur monétaire et protection contre l’incertitude pour l’or.
  • Les Métaux Industriels : le cuivre, l’aluminium, le nickel, le zinc, le lithium. On les appelle souvent « métaux de cycle » car leur demande est directement corrélée à la santé de l’industrie manufacturière, de la construction et de la transition énergétique.
  • Les Matières Premières Agricoles (Soft Commodities) : céréales (blé, maïs), denrées tropicales (café, cacao, sucre) et bétail. Ici, la météo, les maladies et la démographie dictent les prix bien plus que les taux d’intérêt.

Prix Spot vs Marché à terme : quelle différence pour l’investisseur ?

Lorsque vous entendez aux informations que « le pétrole a pris 20% », cela fait référence au prix « Spot » (au comptant), c’est le prix pour une livraison immédiate de la marchandise physique. Or, la quasi-totalité des produits financiers accessibles aux particuliers (ETF, fonds) n’investissent pas sur le marché Spot, mais sur le marché à terme (Futures).

Un contrat Future est un engagement à acheter une matière première à une date future et à un prix fixé aujourd’hui. Pourquoi est-ce important ? Parce que le prix d’un contrat pour livraison dans 6 mois est rarement le même que le prix immédiat. Il intègre des coûts de stockage, d’assurance et des anticipations de marché.

De ce fait, vous n’investissez pas sur le prix actuel de la matière première, mais sur la performance d’un panier de contrats à terme. Si le marché Spot monte, mais que la structure des contrats à terme est défavorable, votre placement peut stagner, voire baisser.

Fonctionnement des indices et impact du mécanisme de « Roll »

Puisque les ETF et fonds indiciels ne peuvent pas détenir physiquement la marchandise (sauf pour l’or et certains métaux précieux), ils détiennent des contrats Futures. Mais ces contrats ont une durée de vie limitée (1 mois, 3 mois…).

À l’approche de l’échéance, le gestionnaire du fonds doit vendre le contrat qui arrive à expiration pour en racheter un nouveau plus lointain afin de maintenir l’exposition. Ce mécanisme s’appelle le « Roll » (ou roulement). C’est ce mécanisme qui explique la différence de performance entre le cours de la matière première et votre ETF.

Deux scénarios de marché dictent votre rendement réel :

  • Le Contango (situation normale de marché) : lors du « roll », le gestionnaire vend un contrat moins cher pour en racheter un plus cher, vous perdez ainsi mécaniquement de la valeur à chaque roulement. C’est un « Roll Yield négatif », et c’est la raison pour laquelle détenir un ETF pétrole sur le long terme peut-être destructeur de valeur, même si le pétrole monte.
  • La Backwardation (situation de pénurie) : la demande immédiate est si forte que le prix actuel est plus élevé que le prix futur. Le gestionnaire vend son contrat cher pour en racheter un moins cher et il encaisse une plus-value mécanique. C’est ce que l’on appelle un « Roll Yield positif ».

Pourquoi intégrer les matières premières dans une stratégie patrimoniale ?

Si les actions sont le moteur de la croissance d’un portefeuille et les obligations son amortisseur, les matières premières en sont la « roue de secours » ou l’assurance « tous risques ». Elles ne sont pas là pour faire de la performance pure en continu, mais pour réagir à des scénarios économiques précis où les actifs traditionnels souffrent.

Diversification et protection contre l’inflation : le rôle macroéconomique

L’argument principal pour inclure des matières premières est la décorrélation, historiquement, leurs prix n’évoluent pas en symétrie parfaite avec ceux des actions ou des obligations.

  • Protection contre l’inflation : lorsque l’inflation accélère, elle rogne le rendement réel des obligations et pèse sur les marges des entreprises (donc sur les actions). À l’inverse, les prix des matières premières (énergie, métaux, alimentaire) peuvent être la cause ou le vecteur de cette inflation. En détenir permet donc de compenser partiellement la perte de pouvoir d’achat du reste du portefeuille.
  • Chocs géopolitiques : une crise majeure ou une rupture des chaînes d’approvisionnement peut faire plonger les bourses mondiales tout en faisant exploser le cours du pétrole ou du gaz. Dans ce scénario, la poche « commodities » agit comme un contrepoids.

Les risques spécifiques : volatilité, cycles longs et absence de coupons

Contrairement à une action qui verse un dividende ou une obligation qui paie un coupon, une matière première ne produit rien.

  • Absence de cash-flow : une tonne de cuivre ne génère pas d’intérêts, elle ne fait « que » dormir en attendant d’être vendue. Votre gain dépend uniquement de la hausse du prix (plus-value) ; c’est un pari purement spéculatif sur l’offre et la demande, pas un investissement dans un outil productif.
  • Volatilité importante : les cours peuvent varier de manière brutale (+50% ou -50% en quelques mois) en fonction d’événements imprévisibles (météo, décisions de l’OPEP, accidents industriels).
  • Cycles longs : après un super-cycle haussier, il n’est pas rare de voir les cours stagner ou baisser pendant 10 ans, le temps que les capacités de production s’ajustent à la demande.

Le cas particulier de l’Or : valeur refuge ou actif de performance ?

Bien que l’Or soit une matière première, il se comporte davantage comme une monnaie de réserve. Son rôle est avant tout défensif, on achète de l’or pour se prémunir contre la dévaluation monétaire ou l’hyperinflation.

Cependant, pendant que l’or « protège » votre capital, il ne compose pas d’intérêts. Dans une économie saine et en croissance, les actions surperforment massivement l’or, c’est pourquoi il ne doit donc occuper qu’une part tactique d’un patrimoine global, et non en constituer le cœur.

Important : l’envolée parabolique de l’or, initiée dès 2024 et accentuée en 2025, est une anomalie statistique historique. Ce rallye exceptionnel ne doit pas faire oublier la fonction première du métal jaune qui est de servir de protection patrimoniale sur le temps long, plutôt que de levier pour des gains spéculatifs rapides.

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Quels véhicules choisir pour investir dans les matières premières ?

Contrairement aux actions où acheter un ETF « Monde » peut suffir, investir dans les matières premières demande de choisir un véhicule spécifique. Ce choix détermine non seulement votre performance, mais aussi votre fiscalité et votre niveau de risque.

Achat d’Or et métaux physiques : sécurité et détention directe

Pour les métaux précieux (or, argent), la détention physique reste la voie royale pour ceux qui cherchent une assurance hors du système bancaire.

Comment faire ? Vous achetez des pièces (Napoléon 20F, Krugerrand) ou des lingots via des comptoirs spécialisés ou certaines banques.

Avantages : pas de risque de contrepartie (faillite de l’émetteur), actif tangible, hors bilan bancaire.

Inconvénients : frais à l’achat (la « prime »), coûts de stockage (coffre à la banque ou à domicile), liquidité moins immédiate qu’un clic sur une app.

Fiscalité française spécifique : lors de la revente, vous avez le choix entre deux régimes.

  • La Taxe Forfaitaire sur les Métaux Précieux (TFMP) : elle s’applique sur le prix de vente total (11,5 % incluant la CRDS), que vous soyez en plus-value ou en moins-value.
  • Le Régime des Plus-Values (sur option) : si vous pouvez prouver la date et le prix d’achat (facture nominative, scellé), vous êtes taxé à 36,2 % sur la plus-value réelle, avec un abattement de 5 % par an dès la 3ème année (exonération totale au bout de 22 ans).

ETC et ETF Matières Premières : investir via la bourse

Pour investir dans le pétrole, le blé ou le cuivre sans gérer de stocks, les produits indiciels cotés en bourse sont incontournables. Attention à la nuance juridique en Europe, la réglementation empêche un ETF (fonds) de ne détenir qu’une seule matière première, on utilise donc des ETC (Exchange Traded Commodities) ou des ETN (Exchange Traded Notes), ce sont des titres de créance qui répliquent un indice, et non des parts de fonds classiques.

  • Comment ça marche ? Pour les métaux précieux, certains ETC sont dits « Physical » : ils détiennent vraiment les lingots dans un coffre sécurisé pour garantir la valeur du titre.
  • Le piège du « Roll Yield » : si vous achetez un ETC sur le pétrole ou le gaz naturel, rappelez-vous que vous n’achetez pas le spot. En situation de contango (futurs plus chers que le spot), votre ETC vendra ses contrats arrivant à échéance à bas prix pour en racheter des plus chers et sur le long terme, cela érode la performance.

Actions de producteurs et sociétés minières : dividendes et éligibilité PEA

Au lieu d’acheter le baril de pétrole, vous achetez TotalEnergies, Shell ou Exxon et au lieu d’acheter l’once d’or, vous achetez Barrick Gold ou Newmont.

Avantages :

  • Dividendes : ces entreprises distribuent pour la plupart généreusement leurs bénéfices.
  • Éligibilité PEA : de nombreuses majors pétrolières ou minières européennes sont éligibles au PEA, offrant un cadre fiscal intéressant.
  • Levier opérationnel : si une minière a un coût d’extraction fixe, toute hausse du cours de l’or se transforme directement en profit pur.

Risques : vous ajoutez le « risque action » à celui de la matière première. Une mauvaise gestion, une dette trop lourde ou un accident industriel peut faire chuter l’action même si la matière première monte.

Fiscalité des matières premières : Résidents français vs Expatriés

En réalité, sauf pour la détention physique, la fiscalité ne dépend pas de l’actif sous-jacent, mais du conteneur (l’enveloppe fiscale) et de votre statut (résident ou non).

Fiscalité et supports pour les résidents fiscaux français

En France, vous disposez de trois véhicules principaux pour loger ces actifs :

Le Compte-Titres Ordinaire (CTO) : il s;agit de l’enveloppe la plus flexible en terme d’investissement, vous pouvez y loger des ETC, des actions internationales, des futures etc…

  • Fiscalité : soumis à la « Flat Tax » (Prélèvement Forfaitaire Unique) de 30 % (12,8 % d’impôt + 17,2 % de prélèvements sociaux) sur les gains réalisés et option possible pour le barème progressif.

Le PEA (Plan d’Épargne en Actions) : on ne peut pas y mettre de matières premières en direct, ni d’ETC non européens. Toutefois, vous pouvez y loger des actions de sociétés européennes (TotalEnergies, ArcelorMittal) ou des ETF synthétiques éligibles qui répliquent des indices de matières premières.

  • Fiscalité : après 5 ans, les gains sont exonérés d’impôt sur le revenu (restent les 17,2 % de prélèvements sociaux), un avantage conséquent sur le long terme.

L’Assurance vie : une solution idéale pour l’investissement via des unités de compte (fonds actifs, ETF référencés par l’assureur ou encore actions en direct).

  • Fiscalité : cadre avantageux après 8 ans et atouts majeurs pour la transmission (succession).

Spécificités fiscales et contraintes pour les investisseurs expatriés

Si vous vivez hors de France la logique change, votre fiscalité est généralement due dans votre pays de résidence (principe de l’État de résidence), sous réserve des conventions fiscales internationales.

  • L’Assurance vie Luxembourgeoise : la solution privilégiée par les expatriés pour sa neutralité fiscale et sa portabilité (elle s’adapte à la fiscalité de votre nouveau pays).
  • Le Compte-Titres (CTO) international : pour beaucoup détenu via des courtiers globaux (type Interactive Brokers), il vous suit sans blocage dans chaque nouveau pays. Son atout est sa portabilité, mais il n’offre aucune « neutralité » : vos gains y sont directement taxés « au réel » selon les règles locales de votre résidence.

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Les questions les plus posées

Peut-on investir dans l’eau (« l’or bleu ») ?

Pas directement sur le prix de l’eau (il n’existe pas de marché global unique). L’investissement se fait via des indices thématiques « Water » regroupant des sociétés de gestion des eaux, de traitement et d’infrastructures (Veolia, American Water Works). C’est un investissement « actions » défensif, pas un investissement « matières premières » pur.

Peut-on investir dans les « Crédits Carbone » comme une matière première ?

Oui, le carbone est devenu une « commodity » à part entière. Des ETF permettent désormais de s’exposer au prix des quotas d’émission de CO2 (notamment le marché européen ETS). C’est un pari réglementaire : vous pariez sur le fait que les gouvernements réduiront les quotas pour faire monter le prix de la pollution.

L’investissement dans les diamants est-il une alternative à l’or ?

C’est déconseillé pour un investisseur non-expert. Contrairement à l’or, le diamant n’est pas fongible (chaque pierre est unique), il n’a pas de cotation internationale unifiée et la revente est très complexe avec des écarts de prix (spreads) énormes. Ce n’est pas un actif financier standardisé.

Je suis expatrié : puis-je transporter mon or physique lors d’un déménagement international ?

C’est risqué et complexe. Au-delà d’un certain montant (souvent 10 000 €), une déclaration en douane est obligatoire. De plus, certains pays taxent l’importation d’or ou imposent des restrictions strictes. La solution privilégiée pour les expatriés est souvent le stockage en coffre sécurisé en zone franche ou via des solutions digitalisées auditées, évitant le transport physique.

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