Quels sont les placements à éviter en tant qu’expatrié ?

S’installer à l’étranger impacte directement votre stratégie patrimoniale : règles fiscales inédites, banques plus exigeantes, coûts liés au change ou à la paperasse … Un placement performant à Paris peut ainsi devenir un vrai frein Singapour ou à Dubaï. Dans ce guide, découvrez les placements à éviter quand on s’expatrie, les risques concrets (double imposition, manque de liquidité, requalification fiscale) et surtout les solutions internationales qui protègent votre capital tout en optimisant rendement et succession.

les points clés à retenir :

  • Changement de cadre : hors de France, vos livrets, PER ou SCPI peuvent perdre leurs avantages fiscaux et liquidité ; anticipez avant le départ.
  • Risque de double imposition : conventions fiscales incomplètes → même revenu taxé deux fois si le montage n’est pas ajusté.
  • Devise unique = danger : placements 100 % euro exposent votre pouvoir d’achat aux variations EUR / devise locale.
  • Liquidité réduite : démarches papier, blocages bancaires, délais de change rallongent chaque opération depuis l’étranger.
  • Alternatives dédiées expats : assurance-vie internationale, contrat de capitalisation luxembourgeois, compte-titres multidevises sont toutes des options à envisager.

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Pourquoi certains placements deviennent-ils inadaptés hors de France ?

Quitter la France, c’est changer de règles du jeu : nouveau fisc, nouvelles exigences bancaires et, bien souvent, une paperasse plus lourde. En clair, ce qui vous faisait gagner de l’argent en métropole peut vite devenir coûteux. Trois freins reviennent systématiquement :

  • Cadre réglementaire local : crtains produits sont réservés aux résidents français ; une fois expatrié, ils ne peuvent plus être alimentés (ou finissent carrément clôturés par la banque).
  • Double imposition potentielle : si la convention fiscale n’est pas limpide ou mal appliquée, le même revenu peut être taxé en France et dans votre pays d’accueil.
  • Accessibilité & liquidité limitées : gestion à distance, courriers recommandés, frais de change : chaque opération devient plus lente et plus chère.

Sans une adaptatiom en amont, vos placements peuvent perdre en rendement, en flexibilité et en sécurité juridique.

Top 5 des placements contre‑productifs pour les expatriés

Tour d’horizon des cinq produits qu’il vaut mieux questionner avant de faire vos valises.

Les livrets réglementés : Livret A, LDDS & co

Ils restent synonymes d’épargne‑de‑précaution en France, mais l’argument s’effrite dès que l’on devient non‑résident :

  • Livret A : accessible mais peu rémunérateur ; vous pouvez le conserver en tant que non-résident, mais son taux passe à 1,7 % au 1ᵉᴿ août 2025, nettement sous l’inflation de la plupart des pays d’accueil.
  • LDDS/LEP : ouverts aux seuls résidents fiscaux français ; si vous partez, votre banque peut exiger la clôture ou bloquer les versements.
  • Pertes de change et de pouvoir d’achat : capital 100 % euro, dépenses quotidiennes dans une autre devise → glissement réel du rendement.

Le Plan d’Épargne Retraite (PER) individuel

Star des dispositifs de défiscalisation pour les résidents français, le PER se transforme, une fois hors Hexagone, en coffre-fort peu flexible et parfois fiscalement piégeux. Avant de continuer à l’alimenter ou d’en ouvrir un juste avant votre départ, examinez ces quatres points de friction qui changent la donne à l’international.

  • L’avantage fiscal disparaît : seules les personnes domiciliées fiscalement en France peuvent déduire leurs versements de leur revenu imposable. Chaque euro immobilisé perd son rendement implicite.
  • La liquidité est quasi nulle ; sauf accident de la vie ou achat de votre première résidence principale, l’épargne reste bloquée jusqu’à 62 ans. Ce verrou est bien souvent incompatible avec la mobilité et la capacité d’adaptation qu’exige la vie d’expatrié.
  • La fiscalité de sortie ajoute une couche d’incertitude ; entré en vigueur fin 2019, le PER n’apparaît pas toujours clairement dans les conventions fiscales bilatérales ; selon votre pays d’accueil, la rente ou le capital peuvent être imposés une deuxième fois, ou subir une retenue à la source française difficilement récupérable.
  • La risque de change est total : la valorisation demeure 100 % euro, alors que vos revenus et vos projets futurs se libelleront peut-être en dollars canadiens, en dirhams ou en dollars singapouriens.

SCPI françaises financées à crédit

Sur le papier, marier effet de levier bancaire et mutualisation immobilière semble la combinaison parfaite ; pour un expatrié, la partition sonne pourtant beaucoup plus faux.

En 2024, le taux de distribution moyen des SCPI s’est établi à 4,72 % selon l’ASPIM-IEIF. Dans le même temps, un crédit immobilier sur vingt ans se négocie aujourd’hui entre 3,1 % et 3,35 %. L’écart de rendement brut se rétrécit encore une fois les frais de gestion (0,8 % à 1,2 % par an) et la fiscalité sont déduits. Autrement dit : la promesse d’un levier rentable vacille dès que les charges augmentent ou que les dividendes baissent.

Au-delà du simple couple rendement/taux, l’investisseur expatrié cumule deux risques :

  • Risque de change : vos revenus professionnels sont souvent versés en devise locale, alors que la mensualité de prêt et la valeur des parts restent libellées en euros. Une brusque remontée de l’euro suffit à rogner la marge de sécurité.
  • Risque immobilier concentré en France : vous dépendez d’un marché que vous ne suivez plus au quotidien – difficile de réagir vite en cas de vacance locative prolongée ou de baisse des valeurs d’expertise.

La liquidité finit d’assombrir le tableau : vendre des parts peut prendre plusieurs mois, et la banque doit lever toute hypothèque avant la cession. Quant à la fiscalité croisée, elle est rarement neutre : les revenus fonciers restent imposés en France, tandis que le pays de résidence n’accorde pas toujours un crédit d’impôt intégral, alourdissant la note.

Produits structurés non listés

L’argumentaire commercial : « coupon 6 % garanti », « capital protégé » séduit d’autant plus qu’il semble simple ; la réalité, elle, se lit entre les lignes du prospectus.

En pratique, l’investisseur verse d’abord entre 4 % et 6 % de frais d’entrée, répartis entre la banque émettrice, le courtier et le conseiller ; ces coûts (très rarement mis en avant) amputent d’emblée toute performance future. Le capital est ensuite immobilisé pendant cinq à dix ans, sans marché secondaire organisé ; toute sortie anticipée doit se négocier au cas par cas, souvent à prix décoté.

La lisibilité fiscale varie selon le pays de résidence : certaines administrations assimilent ces placements à des dérivés spéculatifs, les taxant plus lourdement qu’un portefeuille d’actions classique. S’ajoute le risque de contrepartie : votre remboursement dépend directement de la solidité financière de la banque qui a structuré l’obligation ; si l’émetteur fait défaut, la garantie sur le capital vole en éclats.

Assurance‑vie française monosupport (100 % fonds €)

En France, le duo sécurité + effet cliquet des fonds euros rassure ; pour un expatrié, l’équation change du fait d’un rendement en berne et d’une devise unique. Avant de laisser dormir votre capital dans un contrat « mono-support », vérifiez les trois angles morts suivants :

  • Rendement trop juste : le taux moyen servi en 2024 oscille entre 2,5 % et 2,6 % brut. Comparé à des fonds obligataires libellés en USD qui tutoient les 4 % à 4,5 %, le différentiel net s’élargit encore une fois les prélèvements sociaux et frais internes déduits.
  • Requalification fiscale possible : plusieurs administrations étrangères considèrent l’assurance-vie française comme un simple portefeuille d’actifs ; le contrat devient alors taxable annuellement, perdant son avantage de “capitalisation hors impôt”.
  • Risque de change à sens unique : valorisation 100 % euro, dépenses futures en AUD, CAD ou AED : sans compartiment multidevises, votre pouvoir d’achat dépendra entièrement de la parité euro/devise locale.

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Quelles alternatives patrimoniales pour un expatrié ?

Quitter la France ne vous condamne pas à des placements au rabais. De nombreuses solutions ont été pensées pour les non-résidents ; elles conjuguent flexibilité multidevises, neutralité fiscale et portabilité internationale. Trois enveloppes sortent nettement du lot.

Assurance-vie internationale (Luxembourg, île de Man…)

Pensée dès l’origine pour les expatriés et frontaliers, cette enveloppe conserve l’ADN fiscal et successoral de l’assurance-vie française… sans ses limites géographiques.

  • Véritable multi-devise : compartiments en EUR, USD, GBP, CHF ou même SGD ; parfait pour aligner l’actif sur vos futures dépenses.
  • Catalogue mondial de supports : ETF, fonds thématiques, obligations, matière première … tout est logeable sous un même contrat et sous une architecture ouverte.
  • Neutralité fiscale : la France n’impose plus le contrat ; seule compte la fiscalité de votre pays de résidence.
  • Portabilité juridique : les polices luxembourgeoises sont reconnues dans la quasi-totalité de l’UE et dans de nombreux pays tiers, ce qui simplifie les successions internationales.

Contrat de capitalisation international (Luxembourg …)

Moins médiatisé que l’assurance-vie, ce cousin germain séduit les patrimoines conséquents grâce à sa souplesse juridique.

  • Même enveloppe fiscale différée : les plus-values ne sont pas taxées tant qu’aucun rachat n’est effectué.
  • Transmission facilitée : le contrat se donne ou se cède, sans devoir passer par la clause bénéficiaire classique ; utile pour des montages patrimoniaux.
  • Sort hors champ fiscal français : pour un non-résident, les prélèvements à la source français n’existent plus ; seule la fiscalité locale s’applique.
  • Banque-dépositaire tripartite : signature emblématique du Luxembourg, gage de protection supplémentaire pour les actifs sous-jacents.

Un outil “réservoir à long terme” qui combine la neutralité fiscale, l’accès aux mêmes supports qu’une assurance-vie internationale et la possibilité d’être nanti auprès d’une banque privée pour un crédit patrimonial.

Compte-titres étranger (Interactive Brokers, Degiro …)

Pour l’expatrié soucieux de piloter ses investissements en direct, le compte-titres international reste l’outil le plus agile.

Une interface unique qui donne accès aux Bourses du monde entier (actions, obligations, ETF, options) et permet de libeller son cash en plus de 20 devises. Pas de restriction de résidence, pas de frais de change prohibitifs si vous utilisez les carnets FX internes, et un reporting fiscal simplifié ; certaines plateformes générant déjà le fichier conforme à votre pays d’accueil.

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Les questions les plus posées

Puis-je conserver mon PEA après mon départ ?

Oui, quel que soit le pays de destination (hors ETNC) : depuis la loi PACTE, le transfert de domicile fiscal n’entraîne plus la clôture automatique du PEA. Vous conservez l’exonération des plus-values tant que le plan reste ouvert.

Une assurance-vie française peut-elle être transférée au Luxembourg ?

Non : il faut racheter partiellement ou totalement le contrat et réinvestir ensuite dans une police luxembourgeoise multidevises.

Suis-je concerné par l’Exit Tax lors de mon départ ?

L’Exit Tax (article 167 bis CGI) vise les actionnaires détenant > 800 000 € ou ≥ 50 % d’une société. Elle ne touche ni contrats d’assurance-vie, ni livrets, ni SCPI. Les plus-values latentes sont exigibles à l’expatriation mais un sursis est accordé si vous partez dans l’UE/EEE.

Puis-je conserver un compte courant en France ?

Oui, rien ne l’interdit, il est même recommandé de garder au moins un compte. Une réouverture depuis l’étranger est souvent compliquée (KYC renforcé, délais), alors mieux vaut maintenir un compte “minimaliste” pour les paiements en France (impôts, notaire, loyers, remboursements, prélèvements).

Qu’en est-il de la CSG-CRDS sur mes placements français ?

Depuis 2019, les non-résidents de l’UE/EEE/Suisse sont exonérés de CSG-CRDS sur revenus mobiliers ; ils restent toutefois soumis au prélèvement de solidarité (7,5 %).

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