Qu’est-ce que le capital investissement (Private Equity) ?

L’accès au capital des entreprises non cotées, historiquement réservé aux institutionnels, s’ouvre progressivement aux particuliers, mais cette classe d’actifs complexe exige une maîtrise rigoureuse de ses contraintes, notamment en matière de frais et de blocage des fonds. Nous passons ici en revue les fondamentaux du Private Equity, de ses segments principaux à ses métriques de performance, pour vous offrir une vision claire des voies d’accès réglementaires et des véhicules disponibles pour diversifier votre patrimoine sans occulter les risques.

Les points clés à retenir :

  • Définition : invvestissement direct dans le capital d’entreprises non cotées pour financer leur croissance, décorrélé de la volatilité quotidienne des marchés boursiers.
  • Stratégies : s’adapte au cycle de vie de l’entreprise, du Capital-Risque (startups à fort potentiel) au LBO (rachat d’entreprises matures et rentables).
  • Performance : vise historiquement un rendement supérieur aux actions cotées (prime d’illiquidité), en contrepartie d’un risque de perte en capital réel.
  • Liquidité : un placement de long terme (généralement 8 à 10 ans) où l’épargne est bloquée, sans possibilité de sortie rapide avant le terme.
  • Accès : désormais ouvert aux particuliers via des fonds spécialisés (FCPR, FPCI, ELTIF) ou des unités de compte en assurance-vie et PER.

Définition et fonctionnement : comprendre le non-coté

Le Private Equity n’a rien de mystérieux, c’est simplement le moteur financier des PME et des startups que vous croisez tous les jours, mais qui ne sont pas cotées en Bourse. La grande différence avec vos actions classiques ? Ici, on ne spécule pas sur une courbe à la seconde près, on investit du temps et de l’argent pour faire grandir une entreprise.

Définition du Capital-Investissement (Private Equity)

Le capital-investissement (ou private equity en anglais) désigne une prise de participation au capital d’entreprises non cotées en bourse. Des investisseurs professionnels ou particuliers injectent des fonds propres dans une société à un moment de son existence pour financer son démarrage, sa croissance ou sa transmission.

Contrairement à l’investissement boursier (public equity) qui consiste à acheter des actions s’échangeant quotidiennement sur des marchés réglementés, le private equity s’inscrit dans une logique de temps long et d’illiquidité :

  • Le marché boursier (coté) : l’investisseur achète une part minoritaire, passive, qu’il peut revendre à tout moment (liquidité immédiate). La valorisation change chaque seconde.
  • Le capital-investissement (non coté) : l’investisseur devient un partenaire actif. Il bloque son capital pendant plusieurs années (généralement 8 à 10 ans via un fonds) pour permettre à l’entreprise de réaliser ses projets de transformation. La valorisation est calculée périodiquement (souvent trimestriellement), décorrélée des humeurs quotidiennes des marchés financiers.

Quelles entreprises sont concernées ? Le private equity ne se limite pas aux startups technologiques. Il couvre l’ensemble du tissu économique :

  • Les Startups : jeunes pousses innovantes en phase de création ou de lancement.
  • Les PME et ETI : Petites et Moyennes Entreprises ou Entreprises de Taille Intermédiaire, souvent rentables, qui cherchent à accélérer.
  • Les entreprises familiales : sociétés matures dont les dirigeants cherchent à céder leur place ou à réorganiser l’actionnariat.

Rôle économique et chiffres du secteur

En apportant des capitaux là où les banques sont parfois frileuses (notamment pour l’innovation ou les reprises risquées), le private equity favorise la création d’emplois et la modernisation des entreprises.

En France, ce secteur est particulièrement dynamique et structuré :

  • Soutien massif aux entreprises : le capital-investissement accompagne plus de 8 000 startups, PME et ETI en France.
  • Création de valeur et d’emploi : les entreprises soutenues par le private equity affichent souvent une croissance de leurs effectifs supérieure à la moyenne nationale.
  • Performance financière : sur le long terme (horizon 10 ans et plus), le capital-investissement français délivre une performance historique solide. Le TRI (Taux de Rendement Interne) net moyen se situe généralement entre 10 % et 12 % par an, surperformant historiquement les indices boursiers comme le CAC 40 (dividendes réinvestis) et l’immobilier.
  • Non-coté vs marchés cotés : si la performance potentielle du non-coté est supérieure, elle constitue une « prime d’illiquidité ». L’investisseur accepte de bloquer son argent et de prendre un risque de perte en capital plus élevé en échange d’un rendement espéré plus attractif que celui des marchés actions traditionnels.

Les 3 stratégies du Private Equity selon le cycle de vie de l’entreprise

Le capital-investissement ne se limite pas à une seule approche, il s’adapte au cycle de vie de l’entreprise. À chaque étape de maturité correspond une stratégie spécifique, avec son propre couple rendement/risque.

Le Capital-Risque (Venture & Seed) : financer l’innovation

C’est le segment du financement de l’innovation et des jeunes pousses. L’investisseur intervient au début de l’histoire, souvent avant même que l’entreprise ne soit rentable.

  • Le Capital-Amorçage (Seed) : il finance le démarrage de l’activité (prototypage, premières embauches, test du marché). Le risque est maximal car le modèle économique n’est pas encore validé.
  • Le Capital-Risque (Venture Capital) : il intervient lors des premiers tours de table institutionnels (Série A, Série B). L’objectif est de financer le changement d’échelle d’une startup qui a trouvé son marché (Technology, Biotech, etc.) mais qui brûle encore du cash pour croître rapidement.

C’est la stratégie la plus risquée (taux d’échec élevé), mais celle qui offre le potentiel de gain le plus explosif (x10, x20 ou plus) si la startup devient une licorne.

Le Capital-Développement (Growth) : accélérer la croissance

Cette stratégie s’adresse à des entreprises plus matures, ayant déjà prouvé leur modèle économique et générant souvent des profits. L’entreprise ne cherche plus à survivre, mais à accélérer.

L’investisseur injecte des fonds pour financer des projets de transformation majeurs que l’autofinancement seul ne permettrait pas :

  • L’internationalisation : ouvrir des filiales ou conquérir de nouveaux pays.
  • La croissance externe (M&A) : racheter des concurrents pour consolider un marché.
  • L’outil industriel (Capex) : moderniser les usines ou digitaliser les processus.

Plus modéré que le venture, l’investisseur mise sur la capacité d’une équipe dirigeante rodée à exécuter un plan de croissance ambitieux.

Le Capital-Transmission (LBO) : le levier des entreprises matures

Le capital-transmission, matérialisé par le LBO (Leverage Buy-Out), est le poids lourd du secteur. Il intervient sur des entreprises matures et rentables pour organiser le changement d’actionnariat.

  • Le mécanisme du LBO : l’acquisition de l’entreprise est financée par une combinaison de fonds propres et de dette bancaire (effet de levier). La dette est ensuite remboursée grâce aux flux de trésorerie (cash-flows) réguliers générés par l’entreprise. C’est un outil puissant pour transmettre des PME familiales ou des filiales de grands groupes.

Les variantes et segments spécialisés :

  • MBO / OBO : Management Buy-Out (rachat par les cadres) ou Owner Buy-Out (le dirigeant vend une partie mais réinvestit pour sécuriser son patrimoine).
  • Capital-retournement (turnaround) : investissement dans des entreprises en difficulté pour les redresser. Risqué, mais très rémunérateur en cas de succès.
  • Secondaire : rachat de parts détenues par d’autres fonds de private equity, offrant une liquidité plus rapide et une visibilité immédiate sur le portefeuille.

Les fonds de LBO visent généralement une performance stable et moins volatile que le Venture, reposant sur la solidité financière d’entreprises établies.

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Fonctionnement d’un fonds, cycle de vie et analyse des risques

Contrairement à l’achat d’une action en Bourse qui est instantané, investir dans un fonds de Private Equity s’apparente davantage à un « mariage » de long terme, scellé pour une décennie.

Le cycle de vie : levée, investissement, création de valeur et sortie

Contrairement à un portefeuille d’actions classique qui vit au jour le jour, un fonds de private equity suit une chronologie linéaire et structurée, généralement sur une décennie.

  • La levée de fonds et la constitution : tout commence par la création du véhicule (FPCI, FCPR, SLP). L’équipe de gestion collecte des engagements de capitaux auprès d’investisseurs, qu’ils soient institutionnels ou privés.
  • L’investissement et la due diligence : une fois le « closing » effectué, l’équipe part en chasse. Elle sélectionne les cibles et mène des audits poussés (due diligence) : financier, juridique, social etc… L’objectif est de valider la solidité du modèle et d’identifier les leviers de croissance.
  • L’accompagnement (la création de valeur) : l’investisseur ne se contente pas de signer un chèque ; il siège au conseil d’administration et impose une gouvernance active. Il aide les dirigeants à définir la stratégie, réaliser des acquisitions ou optimiser les opérations.
  • La sortie : la participation est revendue pour rembourser les investisseurs avec une plus-value. La sortie peut se faire auprès d’un industriel (concurrent), d’un autre fonds (vente secondaire), des managers eux-mêmes, ou plus rarement via une introduction en bourse (IPO).

Horizon de temps et risques : les règles du jeu

L’investissement en private equity impose un changement de paradigme par rapport aux marchés cotés ; c’est une classe d’actifs de temps long. Cette temporalité est indissociable des risques spécifiques qu’il faut accepter en contrepartie du potentiel de rendement.

Un fonds typique a une durée de vie de 8 à 10 ans ; contrairement à une action en Bourse, il n’existe pas de liquidité quotidienne. Sortir avant le terme est extrêmement complexe, voire impossible sans subir une forte décote (marché secondaire).

Qui plus est, l’argent n’est pas investi en une seule fois. Le fonds « appelle » le capital au fur et à mesure des acquisitions (généralement les 5 premières années) et ne « distribue » l’argent que lors des reventes (les 5 années suivantes). Votre trésorerie est donc mobilisée progressivement.

Au-delà du blocage des fonds, la performance finale n’est jamais garantie et dépend de plusieurs facteurs :

  • Le risque de perte en capital : si les entreprises du portefeuille font faillite ou sont revendues moins cher qu’à l’achat, l’investisseur perd tout ou partie de sa mise.
  • La dispersion des performances (Manager Risk) : acheter un indice (ETF) garantit la performance moyenne du marché. En private equity, l’écart de gain entre un fonds « Top Quartile » et un fonds moyen est gigantesque. Le choix de l’équipe de gestion est donc plus important que le marché lui-même.
  • Le poids des frais : les frais de gestion et les commission de surperformance pèsent sur la performance nette. Un fonds qui performe moyennement peut voir son rendement brut totalement grignoté par la structure de frais.
  • Le risque de cycle (timing) : un fonds qui investit au plus haut d’un cycle économique (quand tout est cher) et doit revendre en pleine récession verra ses multiples de sortie se contracter mécaniquement.

Comment investir en Private Equity en tant que particulier ?

Il existe désormais des portes d’entrée adaptées à différents niveaux de patrimoine, chacune avec ses contraintes réglementaires.

Les véhicules d’investissement accessibles

Pour investir dans le non-coté, vous ne pouvez pas acheter une action en direct comme en Bourse. Vous devez passer par des fonds (véhicules collectifs) gérés par des professionnels.

  • Le FCPR (Fonds Commun de Placement à Risque) : l’investissement doit être de au moins 50 % en titres non cotés. est accessible à partir de quelques milliers d’euros, mais impose un blocage des fonds.
  • Le FPCI (Fonds Professionnel de Capital Investissement) : plus performant car moins contraignant réglementairement que le FCPR. Toutefois, il est réservé aux investisseurs « avertis » capables d’investir un ticket minimum de 100 000 €.
  • Les fonds fiscaux (FCPI et FIP) : Les Fonds Communs de Placement dans l’Innovation (FCPI) et Fonds d’Investissement de Proximité (FIP) sont avant tout des outils de défiscalisation (réduction d’impôt à l’entrée). Ils financent des PME plus jeunes et plus risquées.
  • Le label ELTIF et les fonds « Evergreen » : la nouvelle réglementation européenne ELTIF 2.0 a changé la donne. Elle permet de distribuer plus facilement des fonds de private equity aux particuliers, parfois sans ticket d’entrée élevé. De nombreux fonds dits « evergreen » (à durée de vie illimitée) apparaissent, permettant d’entrer et de sortir plus régulièrement que dans les fonds fermés classiques.

Loger du Private Equity en Assurance-vie ou PER

C’est aujourd’hui le moyen le plus simple pour un particulier d’intégrer cette classe d’actifs, en utilisant une « enveloppe » fiscale qu’il détient déjà.

Détenir des parts de fonds (unités de compte) via une assurance-vie ou un Plan Épargne Retraite (PER) permet de ne pas subir la fiscalité sur les plus-values tant que l’argent reste dans le contrat. La fiscalité ne s’applique qu’en cas de retrait (rachat).

  • Avantage : c’est l’assureur qui assure la liquidité (sous conditions), offrant une sortie plus souple que la détention en direct. Le ticket d’entrée est aussi plus faible.
  • Inconvénients : les frais s’empilent et le choix de fonds est restreint à ceux référencés par votre assureur.

Pour les investisseurs disposant d’un patrimoine plus important (> 250 000 €), les contrats luxembourgeois offrent un accès beaucoup plus large au private equity (via le Fonds Interne Dédié – FID). Ils permettent d’intégrer des titres non cotés internationaux, une option prisée des expatriés pour sa portabilité et sa neutralité fiscale.

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Les questions les plus posées

Touche-t-on des dividendes ou des revenus réguliers en private equity ?

Généralement non. La majorité des fonds de private equity sont des fonds de capitalisation, les gains réalisés lors des cessions d’entreprises sont réinvestis ou distribués uniquement à la fin du cycle (ou lors des phases de désinvestissement après la 5e année). C’est un placement de valorisation, pas de rendement locatif ou obligataire, sauf pour certains fonds de dette privée.

Quelle est la différence entre le Private Equity et le Crowdfunding ?

Le crowdfunding (equity) permet d’investir en direct dans une seule start-up ou PME, sans intermédiaire de gestion actif. Le private equity passe par un fonds géré par une équipe professionnelle qui sélectionne, diversifie et accompagne activement les dirigeants. Le risque de perte est plus concentré en crowdfunding.

Est-il possible de revendre ses parts avant la fin du fonds (marché secondaire) ?

C’est très difficile car il n’y a pas de bourse organisée. Vous devez trouver un acheteur de gré à gré via la société de gestion ou des plateformes spécialisées. Si vous trouvez preneur, attendez-vous à devoir vendre vos parts avec une décote (rabais) par rapport à leur valeur liquidative actuelle.

Peut-on donner des parts de Private Equity à ses enfants de son vivant ?

Oui, la donation-partage de parts de fonds est possible. Elle permet de purger la plus-value (les droits de donation sont calculés sur la valeur au jour de la donation, effaçant la plus-value latente du donateur). C’est un excellent outil de transmission, mais attention : les enfants doivent pouvoir assumer les appels de fonds futurs s’il en reste.

Le Private Equity immobilier est-il soumis à l’IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière) ?

Oui, en principe. Même s’il s’agit d’un placement financier, si le sous-jacent est immobilier (promotion, marchands de biens), la fraction de la valeur du fonds représentative des actifs immobiliers doit être déclarée à l’IFI. Certains fonds « opérationnels » peuvent toutefois bénéficier d’exonérations si l’activité est considérée comme commerciale.

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