La retraite progressive est-elle éligible aux expatriés ?

La retraite progressive intrigue certains expatriés français : est-il possible de réduire son activité à l’étranger tout en commençant à percevoir une partie de sa pension française ? La réponse dépend moins de votre lieu de résidence que de votre statut d’affiliation au régime de sécurité sociale. Salarié détaché, expatrié en contrat local, frontalier en Europe ou travailleur indépendant : chaque situation entraîne des règles spécifiques. Ce guide fait le point sur les conditions légales en 2025 et sur les scénarios concrets auxquels les expatriés peuvent être confrontés.

Les points clés à retenir :

  • Une transition douce vers la retraite : la retraite progressive permet de réduire son activité tout en percevant une partie de sa pension, évitant un arrêt brutal de carrière.
  • Trois conditions légales dès 2025 : avoir 60 ans, totaliser 150 trimestres, et travailler entre 40 % et 80 % d’un temps plein.
  • Le statut fait toute la différence : seuls les affiliés à un régime français peuvent en bénéficier.
  • Nouveaux publics inclus : depuis la réforme, les fonctionnaires titulaires et les indépendants peuvent aussi en bénéficier, avec des règles spécifiques.
  • Des démarches 100 % en ligne : la demande se fait sur le portail info-retraite.fr , 5 mois minimum avant la date de début souhaitée, avec justificatifs adaptés au statut.

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Qu’est ce que la retraite progressive ?

La retraite progressive a été pensée comme une transition en douceur entre la vie active et une retraite complète. Plutôt que d’arrêter brutalement votre activité, ce dispositif vous permet d’aménager votre fin de carrière : vous réduisez votre temps de travail tout en commençant à percevoir une partie de votre pension.

Pour en bénéficier, vous devez remplir trois conditions cumulatives :

  • Âge requis : vous devez avoir atteint l’âge de 60 ans.
  • Durée de cotisation : vous devez justifier d’au moins 150 trimestres validés, tous régimes de retraite de base français confondus.
  • Activité à temps partiel : votre activité professionnelle (ou l’ensemble de vos activités) doit être exercée à temps partiel, pour une durée totale comprise entre 40 % et 80 % de la durée légale ou conventionnelle du travail.

Expatriés : votre statut détermine votre éligibilité

L’accès à la retraite progressive depuis l’étranger ne dépend pas de votre nationalité, mais de votre régime de sécurité sociale. C’est le critère fondamental qui détermine votre éligibilité. Selon que vous soyez détaché, en contrat local ou frontalier, les règles changent radicalement.

Le cas idéal : le salarié détaché

Si vous travaillez à l’étranger sous le statut de salarié détaché, vous êtes dans la situation la plus favorable. Ce statut signifie que vous restez affilié au régime de sécurité sociale français, même en exerçant votre mission hors de France.

Par conséquent, vous êtes pleinement éligible à la retraite progressive comme si vous travailliez en France, à condition de remplir les trois conditions générales (âge, 150 trimestres, et temps partiel).

Pour votre demande, deux documents sont essentiels :

  • Le formulaire A1 (ou certificat de détachement) : il prouve que vous êtes bien rattaché à la législation française pendant votre mission.
  • Une attestation de votre employeur : ce document doit certifier que vous exercez votre activité à temps partiel, en précisant la quotité de travail (entre 40 % et 80 %).

Le cas complexe : l’expatrié en contrat local

Si vous êtes en contrat local, vous êtes directement embauché par une entreprise étrangère et affilié au régime de sécurité sociale du pays d’accueil. Vous ne cotisez donc plus au régime français obligatoire.

Dans cette configuration, vous n’êtes pas éligible à la retraite progressive française, car il vous manque la condition essentielle : exercer une activité à temps partiel relevant d’un régime français.

Pour contourner ce blocage, deux portes d’entrée existent :

  • Reprendre une activité en France : La solution la plus courante est de reprendre une activité salariée en France, même minime, à temps partiel (entre 40 et 80 %) pour redevenir affilié au régime français et ainsi ouvrir le droit.
  • Le contrat mixte : Une configuration plus rare qui permet de cumuler un contrat local principal et une petite mission salariée pour une entreprise en France.

Bon à savoir : l’adhésion à l’assurance vieillesse volontaire de la Caisse des Français de l’Étranger (CFE) ne suffit pas. La CFE vous permet de continuer à valider des trimestres pour votre retraite de base, mais elle ne constitue pas une activité professionnelle à temps partiel. C’est une assurance, pas un emploi.

Frontaliers (UE/Suisse) : quel pays verse la pension ?

Les travailleurs frontaliers bénéficient des règles de coordination européenne pour cumuler les trimestres cotisés dans différents pays membres afin d’atteindre le seuil des 150 trimestres.

Cependant, le principe fondamental est celui de l’unicité de la législation applicable (Règlement européen 883/2004). Cela signifie que vous ne pouvez être soumis qu’à un seul régime de sécurité sociale à la fois, qui est presque toujours celui du pays où vous travaillez.

Concrètement, pour demander une retraite progressive française, votre activité à temps partiel doit obligatoirement être exercée en France et relever du régime français. Si vous réduisez votre temps de travail en Suisse, en Allemagne ou en Belgique, le droit à une éventuelle pension progressive dépendra de la législation de ce pays, et non de la France.

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Nouveaux bénéficiaires : les règles pour fonctionnaires et indépendants

La réforme des retraites a considérablement élargi l’accès à la retraite progressive, l’ouvrant à deux publics majeurs qui en étaient auparavant exclus : les fonctionnaires titulaires et les travailleurs indépendants.

Le cas des fonctionnaires titulaires : des modalités adaptées

Contrairement à une idée reçue qui a longtemps prévalu, la retraite progressive est désormais accessible non seulement aux agents contractuels, mais aussi aux fonctionnaires titulaires. C’est une avancée majeure de la réforme des retraites.

Cependant, les modalités diffèrent de celles du régime général sur un point central : la quotité de travail autorisée.

  • Pour un fonctionnaire titulaire (État, territorial ou hospitalier), la durée de travail à temps partiel doit être comprise entre 50 % et 90 % d’un temps plein.
  • Cette fourchette est donc plus large que celle des salariés du privé, qui est de 40 % à 80 %.

Les autres conditions d’éligibilité, notamment l’âge de 60 ans (à partir du 1er septembre 2025) et la validation de 150 trimestres, restent similaires à celles du régime général.

Le cas des indépendants : une éligibilité basée sur les revenus

La retraite progressive est enfin ouverte aux travailleurs indépendants (artisans, commerçants) et aux professions libérales (affiliées à la CNAVPL, comme la Cipav).

Pour eux, pas de contrat à temps partiel. La baisse d’activité est appréciée à travers la diminution de leurs revenus professionnels. Le mécanisme est précis : il faut pouvoir justifier d’une baisse de revenus comprise dans une fourchette définie par votre caisse.

Par exemple, pour les professions libérales affiliées à la Cipav, vous devez prouver que votre revenu a baissé de 20 % à 60 % par rapport à la moyenne de vos revenus des cinq dernières années.

Les pièges à éviter :

  • La preuve de la baisse de revenus : elle repose initialement sur une attestation sur l’honneur. Votre caisse vérifiera ensuite la réalité de cette baisse avec vos déclarations fiscales N-1. Toute erreur ou estimation trop optimiste peut entraîner une régularisation et la suspension de vos droits.
  • Anticiper la fluctuation : la gestion des revenus est plus volatile pour un indépendant. Il est important de bien piloter votre activité pour vous assurer de rester dans la fourchette autorisée, au risque de perdre le bénéfice du dispositif pour l’année en cours.

Le meilleur réflexe : contactez votre caisse de retraite (URSSAF pour les indépendants, votre section professionnelle à la CNAVPL pour les libéraux) bien en amont pour valider les modalités de calcul et les justificatifs exacts demandés.

Comment demander la retraite progressive ?

Anticiper est le maître-mot pour une transition réussie vers la retraite progressive. La procédure est aujourd’hui centralisée et entièrement dématérialisée, ce qui simplifie les choses.

Il est conseillé de déposer votre demande unique en ligne sur le portail info-retraite.fr 5 mois minimum avant la date de début souhaitée. Ce délai est nécessaire pour permettre à l’ensemble de vos caisses de retraite de traiter votre dossier et d’assurer un premier versement sans interruption de vos revenus. La plateforme centralise votre dossier et le transmet automatiquement à tous les régimes auxquels vous avez cotisé (de base et complémentaires).

Pour constituer votre demande, vous devrez rassembler les pièces justificatives suivantes :

  • Une pièce d’identité en cours de validité.
  • Un Relevé d’Identité Bancaire (RIB).
  • Vos deux derniers avis d’imposition.
  • Si vous êtes salarié : une attestation de retraite progressive remplie par votre employeur, précisant la durée de votre travail à temps partiel. Ce document doit être joint à votre demande en ligne, avec votre contrat de travail à temps partiel.
  • Si vous êtes indépendant : une déclaration sur l’honneur attestant de la baisse de vos revenus, accompagnée de vos déclarations fiscales des années précédentes pour justifier la diminution d’activité.

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Les questions les plus posées

Que devient ma retraite progressive si je décide de revenir en France ?

Votre droit à la retraite progressive est maintenu sans aucun problème. En réalité, un retour en France simplifie la gestion de votre dossier : vous n’êtes plus considéré comme un travailleur expatrié, mais comme un salarié résident classique. Il vous suffira de signer un contrat de travail à temps partiel avec votre nouvel employeur français et de signaler ce changement à votre caisse de retraite (CARSAT) pour qu’elle ajuste vos informations.

Puis-je optimiser mes revenus en combinant retraite progressive et dividendes d’une société ?

Oui, c’est tout à fait possible et les deux ne s’excluent pas. La retraite progressive est calculée uniquement sur la base de vos revenus d’activité professionnelle (salaires ou revenus d’indépendant). Les dividendes, eux, sont considérés comme des revenus du capital.

La retraite progressive est-elle transmissible à mes héritiers ?

Non, la pension elle-même, en tant que revenu, s’éteint au décès du bénéficiaire et n’est pas un capital transmissible. En revanche, la période de retraite progressive ouvre bien des droits pour votre conjoint survivant via la pension de réversion. Les droits que vous avez acquis avant et pendant votre retraite progressive seront utilisés pour calculer le montant de la pension de réversion, dans les mêmes conditions qu’une retraite classique.

Quel placement privilégier pour compenser la baisse de revenus en retraite progressive ?

Après avis d’un conseiller, l’assurance-vie est une solution très flexible pour compenser une baisse de revenus. Elle permet de mettre en place des « rachats partiels programmés » afin de vous verser un complément régulier. Cette stratégie bénéficie d’une fiscalité particulièrement avantageuse sur les gains, surtout si votre contrat a plus de huit ans.

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