Investir dans des ETF en tant qu’expatrié : Votre guide complet

Partir vivre à l’étranger ne signifie pas mettre ses projets financiers en pause. Au contraire, l’expatriation met en lumière un aspect important : comment continuer à faire fructifier son épargne à distance ? Changer de pays signifie aussi changer de fiscalité, de devise et parfois d’accès aux produits financiers. Dans ce contexte, les ETF (Exchange Traded Funds) s’imposent comme des outils d’investissement incontournables. Ce ne sont pas des enveloppes fiscales, mais des produits financiers cotés en bourse qui répliquent un indice, avec à la clé, une diversification mondiale et des frais réduits. Logés dans une assurance-vie internationale, un contrat de capitalisation ou un compte-titres, ils permettent aux expatriés de bâtir une stratégie simple, efficace et adaptée à leur résidence fiscale.

Les points clés à retenir :

  • Un ETF est un fonds coté en bourse qui réplique un indice. Il offre une solution simple et peu coûteuse pour obtenir une diversification mondiale instantanée. Il existe des ETF passifs (majoritaires) et des ETF actifs, dont la structure et les frais diffèrent.
  • Trois enveloppes d’investissement sont adaptées aux expatriés : l’assurance-vie internationale, le contrat de capitalisation et le compte-titres ordinaire (CTO), qui peut s’avérer très efficace dans un pays sans impôt sur les plus-values.
  • La différence entre un ETF UCITS (européen) et un ETF US. Pour un résident de l’UE, les UCITS sont la norme à cause des règles PRIIPs/KID. De plus, ils permettent d’éviter le risque de droits de succession américains (“estate tax”) qui pèse sur les ETF domiciliés aux États-Unis.
  • La construction de votre portefeuille doit être personnalisée selon votre profil de risque et votre “devise de vie” afin de maîtriser le risque de change.
  • La fiscalité dépend avant tout de votre pays de résidence. C’est la loi locale et les conventions fiscales internationales qui déterminent comment vos dividendes et vos plus-values seront imposés.

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Les fondamentaux : qu’est-ce qu’un ETF ?

Un ETF (Exchange Traded Fund), est un fonds d’investissement négocié en bourse qui a pour objectif de répliquer la performance d’un indice de référence. Cet indice peut être large comme le MSCI World (actions mondiales) ou le CAC 40, ou plus spécifique comme un panier d’obligations d’entreprises ou un secteur technologique.

Concrètement, acheter une part d’ETF revient à investir simultanément dans toutes les entreprises ou actifs qui composent l’indice, en une seule transaction. C’est un outil puissant de diversification, mais il est essentiel de comprendre qu’il existe deux philosophies de gestion très différentes.

La grande distinction : ETF passifs vs actifs

La majorité des ETF que vous rencontrerez sont passifs. Leur unique but est de suivre le plus fidèlement possible leur indice, sans chercher à faire mieux. Le gérant n’effectue pas de paris sur des titres spécifiques ; son travail consiste à minimiser l’écart de performance (tracking error) entre l’ETF et son indice. L’avantage principal de cette approche est son coût très faible.

Contrairement aux ETF passifs, les ETF actifs prennent des décisions discrétionnaires pour tenter de surperformer (ou d’améliorer le couple rendement/risque) un indice de référence. Sur longue période, la majorité des fonds actifs n’y parviennent pas (cf. SPIVA 2024), d’où l’importance de comparer style, coûts et tracking error. En 2025, l’Irlande a ouvert la voie aux ETF UCITS semi-transparents (publication périodique des positions), et le Luxembourg s’y aligne, ce qui devrait favoriser l’essor d’ETF plus réellement “actifs”.

Quelle est la différence avec un fonds actif classique ?

À ce stade, vous êtes en droit de vous demander : mais alors, quelle est la différence avec un fonds d’investissement actif classique ? La réponse tient à la fois à la structure et aux frais.

Si l’objectif (surperformer un indice) est le même, la manière de les échanger est radicalement différente :

  • Un ETF actif est coté en bourse. Il s’achète et se vend tout au long de la journée, comme une action, à un prix qui évolue en temps réel.
  • Un fonds actif traditionnel (type OPCVM) s’échange sur la base d’une valeur liquidative (VL) calculée une seule fois par jour, après la clôture des marchés.

Cette différence structurelle a un impact direct sur les frais. Grâce à une chaîne d’intermédiaires plus courte et à leur nature boursière, les ETF actifs sont généralement moins chers que les fonds actifs traditionnels. Les frais de gestion annuels d’un ETF passif sont bien souvent inférieurs à 0,3 %, contre 1 % à 2 % pour un fonds actif traditionnel. Un ETF actif se situera souvent entre ces deux extrêmes.

Quelles enveloppes d’investissement choisir pour un expatrié ?

Le choix de votre compte d’investissement, ou « enveloppe », est aussi important que le choix des ETF eux-mêmes. En tant qu’expatrié, votre sélection sera guidée par la fiscalité de votre pays de résidence, vos objectifs à long terme et les réglementations internationales.

Veuillez noter que pour les expatriés résidant dans l’Union Européenne (ou l’Espace Économique Européen), l’accès aux ETF US est en pratique restreint faute de KID PRIIPs ; sauf statut professionnel, privilégiez des UCITS (bien souvent domiciliés en Irlande ou au Luxembourg).

Voici les trois principales enveloppes adaptées à la vie internationale :

L’assurance-vie internationale

C’est factuellement l’option la plus complète. Généralement souscrite au Luxembourg pour sa stabilité et sa protection renforcée des avoirs, elle offre une grande souplesse. Son principal avantage est son architecture ouverte, qui donne accès à un très large choix d’ETF et de fonds d’investissement. Sur le plan fiscal, la croissance de votre capital se fait à l’abri de l’impôt : vous n’êtes taxé qu’au moment d’un rachat.

Enfin, c’est un outil de transmission puissant, permettant de désigner des bénéficiaires qui recevront les capitaux hors du cadre de la succession classique, avec une fiscalité allégée. La fiscalité finale dépendra toutefois des lois de votre pays de résidence et des conventions fiscales applicables.

Le contrat de capitalisation

Très proche de l’assurance-vie en termes de gestion et d’accès aux ETF, il se distingue principalement sur le plan de la transmission. Contrairement à l’assurance-vie, il ne se dénoue pas au décès du souscripteur et peut être transmis (par donation ou succession). C’est un excellent outil de gestion patrimoniale sur le très long terme. Autre spécificité notable, il peut être souscrit par une personne morale (une société), ce qui en fait un outil de gestion de trésorerie d’entreprise.

Le compte-titres ordinaire (CTO) international

Le CTO est la voie la plus directe et la plus simple pour investir. Ouvert auprès d’un courtier international, il offre une flexibilité maximale pour acheter et vendre des ETF sur toutes les places boursières mondiales. Son inconvénient est l’absence d’avantage fiscal : c’est un régime de fiscalité immédiate. Chaque année, les dividendes perçus et les plus-values réalisées sont imposables selon les règles de votre pays de résidence.

Cependant, cet inconvénient peut se transformer en avantage : si vous résidez dans un pays sans impôt sur les plus-values (comme la Malaisie, Singapour ou les Émirats arabes unis), votre fiscalité sur les gains en capital sera de 0 %. Le CTO devient alors une enveloppe extrêmement efficace.

Bon à savoir : l’ouverture d’un PEA est réservée aux résidents fiscaux français. Un plan ouvert avant votre départ peut être conservé, mais attention : aucun nouveau versement n’est possible une fois que vous êtes déclaré non-résident. Vous pouvez continuer à gérer les titres déjà présents, mais le PEA devient une enveloppe “gelée” pour votre épargne existante, et non plus un outil d’épargne active.

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Choisir ses ETF : la check-list de l’expatrié

Une fois l’enveloppe choisie, le cœur de la stratégie consiste à sélectionner les bons ETF. Pour un expatrié, cette sélection doit aller au-delà de la simple performance et intégrer des critères comme la devise, la domiciliation et la structure du fonds.

Les critères de base pour tout ETF passif incluent :

  • La classe d’actifs : actions, obligations, matières premières.
  • La zone géographique : monde, Europe, États-Unis, marchés émergents.
  • La devise de cotation : idéalement alignée avec votre devise de vie pour limiter le risque de change.
  • Le mode de réplication : physique (détention réelle des titres) ou synthétique (via des produits dérivés).
  • La politique de distribution : capitalisant (les dividendes sont réinvestis) ou distribuant (les dividendes sont versés).

Mais le marché évolue vite, avec une offre croissante d’ETF actifs qui méritent une analyse plus fine. Contrairement à un ETF passif qui se contente de suivre un indice, un ETF actif prend des décisions d’investissement. Voici comment les analyser :

Type d’activité : tous les ETF actifs ne se valent pas, leur stratégie peut varier radicalement.

  • Stock-picking pur : le gérant sélectionne les titres selon ses convictions.
  • Facteurs / Smart beta : la gestion suit des règles quasi-automatiques basées sur des facteurs de performance (ex: value, quality, faible volatilité).
  • Stratégies d’options : pour générer du revenu, comme les stratégies de covered call (vente d’options d’achat).
  • “Tactiques” multi-actifs : le gérant ajuste l’allocation entre différentes classes d’actifs (actions, obligations) en fonction de sa vision du marché.

Transparence du portefeuille : c’est un point en pleine évolution.

  • En Europe (UCITS) : l’exigence historique a toujours été une forte transparence, avec une publication quasi-quotidienne des positions. Cependant, pour protéger les stratégies des gérants, depuis 2025, des régulateurs comme ceux de l’Irlande et du Luxembourg ont commencé à autoriser des modèles “semi-transparents” sous certaines conditions.
  • Aux États-Unis : les modèles semi-transparents (ActiveShares, proxy baskets) sont déjà une réalité depuis 2019, permettant aux gérants de ne pas dévoiler leurs mouvements en temps réel.

Critères de sélection : pour choisir un ETF actif, examinez attentivement son KID (Document d’Informations Clés) et sa documentation pour évaluer :

  • L’objectif et le style de gestion : sont-ils clairs et correspondent-ils à vos attentes ?
  • Le degré de liberté par rapport à l’indice de référence : le gérant est-il vraiment “actif” ou suit-il de près l’indice ?
  • Le turnover (rotation du portefeuille), l’historique de l’équipe de gestion.
  • La structure de distribution : les ETF actifs basés sur des options (covered call) ont souvent des rendements affichés plus élevés, mais cela se fait au détriment d’une partie du potentiel de hausse.
  • La devise et la couverture de change (hedging) : comme pour tout ETF, c’est un point important pour un expatrié.

Bon à savoir : le hedging (couverture de change) est un mécanisme qui neutralise l’impact des fluctuations de devise entre la monnaie de l’ETF et celle de l’investisseur. Concrètement, il permet de réduire le risque de change, mais souvent au prix de frais supplémentaires.

Comment construire l’allocation de votre portefeuille ?

Une fois l’enveloppe et les types d’ETF compris, la construction de votre portefeuille peut commencer. Loin d’être complexe, une allocation efficace repose sur deux piliers personnels : votre profil de risque et votre devise de vie.

Votre répartition entre actions (moteur de performance, plus risqué), obligations (stabilisateur) et monétaire (sécurité) dépend de votre tolérance aux fluctuations et de votre horizon de temps. Voici une segmentation détaillée pour vous aider à vous situer :

Profil investisseurObjectif / RisqueActionsObligationsMonétaire
Prudent (risque très faible)Sécuriser le capital, rendement faible mais volatilité minimale0 à 10 %70 à 80 %10 à 20 %
Équilibré défensif (risque faible-modéré)Dynamisme modéré avec base obligataire solide20 à 30 %60 à 70 %5 à 10 %
Équilibré neutre (risque moyen)Compromis entre performance espérée et volatilité40 à 50 %40 à 50 %0 à 10 %
Dynamique (risque élevé)Forte orientation actions pour croissance long terme60 à 75 %20 à 30 %0 à 10 %
Offensif (risque très élevé)Objectif rendement max long terme, pertes possibles fortes court terme80 à 100 %0 à 20 %0 à 5 %

Tenir compte de votre devise de vie est un point fondamental pour un expatrié. Votre “devise de vie” est celle dans laquelle vous payez votre loyer et vos dépenses quotidiennes. Pour limiter le risque de change, une grande partie de votre portefeuille devrait être investie ou couverte (hedged) dans cette devise. Si vous vivez en zone dollar et prévoyez d’y rester, privilégiez les ETF en USD. Si votre projet est de rentrer en Europe, les ETF en EUR sont plus pertinents.

Pensez à rééquilibrer votre portefeuille une à deux fois par an pour revenir à votre allocation cible.

Bien que ces allocations types constituent une base solide, un portefeuille parfaitement optimisé doit tenir compte de votre situation personnelle et fiscale unique en tant qu’expatrié. Si vous souhaitez une approche plus fine, passer par un cabinet de gestion de patrimoine spécialisé pour les expatriés peut apporter une valeur considérable.

Ce dernier pourra construire une allocation sur-mesure, gérer l’optimisation fiscale internationale et intégrer des fonds actifs en complément de vos ETF. L’objectif est alors, via des arbitrages réguliers et une sélection de gérants, de chercher à générer une surperformance par rapport à une approche 100 % passive qui se contente de suivre le marché.

Qu’en est-il de la fiscalité en tant qu’expatrié ?

La fiscalité est sans doute le sujet le plus complexe pour un investisseur expatrié. Elle dépend de votre pays de résidence, de votre citoyenneté et de la domiciliation de vos ETF. Les deux principaux types de revenus générés par vos ETF sont les dividendes et les plus-values.

L’imposition des dividendes

Les dividendes distribués par un ETF subissent généralement une retenue à la source dans le pays d’origine des actions.

  • Pour un ETF UCITS domicilié en Irlande qui investit dans des actions américaines, cette retenue est optimisée à 15 % au niveau du fonds grâce au traité fiscal avantageux entre l’Irlande et les États-Unis.
  • Pour un ETF US, vous devez remplir un formulaire W-8BEN pour que votre courtier applique le taux de la convention fiscale entre votre pays de résidence et les États-Unis (souvent 15 %), au lieu du taux par défaut de 30 %.

Le dividende net que vous recevez est ensuite potentiellement imposable dans votre pays de résidence, selon la législation locale et pour éviter la double imposition.

L’imposition des plus-values

La plus-value, c’est le gain que vous réalisez en vendant un ETF plus cher que vous ne l’avez acheté. En règle générale, cette plus-value est imposable uniquement dans votre pays de résidence fiscale. C’est là que le choix du pays d’expatriation prend tout son sens : dans des pays comme les Émirats arabes unis, Singapour ou la Malaisie, cet impôt est de 0 %.

Particularités des ETF actifs

La stratégie de gestion d’un ETF actif peut avoir des conséquences fiscales spécifiques :

  • Un turnover plus élevé : La rotation fréquente des titres dans le portefeuille d’un ETF actif peut générer plus de distributions de plus-values internes au fonds. Selon la législation de votre pays de résidence, ces distributions peuvent être considérées comme un revenu imposable pour vous, même si vous ne vendez pas vos parts.
  • Les stratégies à base d’options (ex: covered call) : Les primes générées par la vente d’options sont la source du rendement élevé de ces ETF. Attention, de nombreuses administrations fiscales traitent ces primes comme un revenu ordinaire et non comme un dividende ou une plus-value, ce qui peut entraîner une imposition plus lourde.

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Vous savez désormais que les ETF sont des outils puissants, mais sans la bonne enveloppe et la bonne stratégie fiscale, leur efficacité peut être limitée. Notre cabinet accompagne depuis des années les Français expatriés dans la plannification et la gestion de leur patrimoine. Prenez rendez-vous dès maintenant pour bénéficier d’un bilan patrimonial complet. Je réserve mon créneau !

Les questions les plus posées

Comment lire “tracking difference” vs “tracking error” ?

La tracking difference = écart de performance moyen vs l’indice (souvent TER + frictions). La tracking error = volatilité de cet écart. Idéalement : TD faible et TE faible.

Les frais d’un ETF se limitent-ils au TER ?

Non. Il faut aussi ajouter les coûts implicites : spread achat/vente, frais de change, “slippage”, prêt de titres (positif ou non selon partage), et pour les synthétiques, coût du swap.

Les ETF peuvent-ils fermer ou fusionner ? Quelles conséquences ?

Oui. En cas de liquidation/fusion, vos parts sont rachetées ou échangées. Cela peut cristalliser une plus-value (imposable selon votre pays). D’où l’intérêt de préférer des ETF de taille significative et d’historiques solides.

Capitalisant vs distribuant : y a-t-il des pays qui taxent les revenus “réinvestis” ?

Oui, certains régimes fiscaux imputent une fiscalité même sans distribution (logique de “revenus réputés perçus”). Vérifiez la règle locale avant de choisir, surtout en CTO.

Quels documents de suivi garder pour la fiscalité ?

Conservez les relevés d’opérations, prix de revient par lot, dividendes/revenus, retenues à la source, et les documents réglementaires (KID, rapports annuels). En cas de mobilité internationale, ces pièces facilitent la preuve fiscale.

Investissement programmé (DCA) en expatriation : utile ?

Oui pour lisser le timing et réduire le stress. Vérifiez les frais minimums par ordre de votre courtier (petits tickets = coût relatif élevé). Certaines plateformes offrent le fractionnement des parts ; d’autres non.

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