Peut-on transférer son PEA vers un autre véhicule financier ?

Le Plan d’Épargne en Actions (PEA) reste un outil incontournable pour investir en Bourse tout en bénéficiant d’une fiscalité avantageuse. Pourtant, face à des frais parfois excessifs, une offre de supports limitée ou un changement de situation personnelle, transférer son PEA peut s’imposer comme une décision stratégique. Ce guide vous explique dans quelles conditions un transfert est possible, quels sont les frais à prévoir, et comment optimiser l’opération sans perdre les avantages fiscaux acquis.

Les points clés à retenir :

  • Frais maitrisés : transfert plafonné à 150 € + 15 €/ligne ; courtier en ligne rembourse bien souvent ces coûts et réduit les frais annuels d’environ 300 €.
  • Ancienneté fiscale intacte : la date d’ouverture et l’exonération après 5 ans restent acquises, aucun impôt n’est déclenché pendant la migration.
  • Supports élargis : accès aux ETF thématiques, small/mid caps et outils avancés ; exposition mondiale via ETF irlandais/luxembourgeois éligibles PEA.
  • Portefeuille optimisé : liquider petites lignes, privilégier ETF liquides et suivre les 4 étapes (ouverture, mandat, suivi, vérification) pour un transfert en 3-6 semaines.

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Pourquoi transférer son PEA ?

Optimiser la rentabilité de son Plan d’Épargne en Actions passe souvent par un changement d’établissement. Entre la baisse immédiate des coûts, l’accès à une offre financière plus large et la sécurisation du plan en cas de mobilité internationale, le transfert répond à trois enjeux majeurs que tout investisseur devrait évaluer avant de laisser dormir son portefeuille.

Réduire ses frais de courtage et de gestion

  • Frais de gestion annuels : la plupart des banques traditionnelles facturent 80 € – 120 € par an ; les courtiers en ligne tombent bien souvent sous les 20 €.
  • Frais de passage d’ordre : 10 € – 25 € par opération en agence contre moins de 2 € chez un acteur « discount ».
  • Frais de transfert plafonnés : la loi limite le coût global à 150 € (et 15 € par ligne), montants fréquemment remboursés par le nouvel établissement.

Sur un investisseur réalisant un ordre mensuel, l’économie annuelle peut dépasser les 300 €, capital réinvestissable immédiatement.

Accéder à davantage de supports d’investissement

  • ETF, small caps, ISR : ETF thématiques, small / mid caps, obligations convertibles et fonds ISR encore indisponibles dans de nombreuses banques traditionnelles.
  • Fonctionnalités avancées : screeners, alertes de seuil, fractionnement d’ordre et reporting détaillé pour piloter le portefeuille avec précision (parfois absents des plateformes traditionnelles).
  • Diversification internationale : achat direct d’actions européennes hors CAC 40, expos multi-devises et secteurs de niche (tech US, énergie propre, santé mondiale) via une même interface.

Bon à savoir : bien que le PEA soit réservé aux titres de sociétés ayant leur siège dans l’UE ou l’EEE, il reste possible de s’exposer aux marchés mondiaux (États-Unis, Asie, pays émergents…) via des fonds, ETFs éligibles domiciliés en Irlande ou au Luxembourg. Ces derniers, conformes au cadre réglementaire du PEA, répliquent fidèlement la performance d’indices internationaux tout en conservant les avantages fiscaux du plan.

Sécuriser son PEA avant une expatriation

  • Conservation de l’antériorité fiscale : depuis 2012, un départ hors de France n’entraîne plus la clôture automatique, à condition que la nouvelle banque accepte les non-résidents.
  • Clôture forcée évitée : certains réseaux ferment le PEA pour tout résident hors UE/EEE ou installé dans un pays figurant sur la liste ETNC ; migrer avant le départ évite ce risque.
  • Plan B patrimonial : en complément du PEA, envisager assurance-vie internationale ou CTO multidevises pour maintenir la flexibilité fiscale et l’accès aux marchés mondiaux.

Cadre juridique du transfert PEA

La loi encadre strictement le Plan d’Épargne en Actions : elle garantit la portabilité du compte tout en préservant ses avantages fiscaux. Avant d’entamer un transfert, il est donc indispensable de connaître les deux grands piliers réglementaires qui régissent l’opération : l’unicité du PEA et la conservation de l’ancienneté fiscale.

Le principe d’unicité : un seul PEA par personne

  • Principe d’unicité : chaque contribuable français ne peut détenir qu’un seul PEA classique, quel que soit l’établissement.
  • Conséquence pratique : le transfert n’ouvre pas un second plan ; il ferme techniquement l’ancien et migre l’intégralité des titres et liquidités vers le nouveau compte.
  • Cas particuliers : le PEA-PME est autorisé en plus du PEA classique, mais il dispose de son propre plafond et doit rester distinct.
  • Respect des plafonds : le solde cumulé des versements sur l’ensemble des PEA classiques ne peut pas dépasser 150 000 € ; ce plafond reste inchangé après transfert.

La conservation de l’ancienneté fiscale après transfert

  • Date d’ouverture conservée : le jour où le premier PEA a été ouvert demeure la référence, même si les avoirs changent d’établissement.
  • Neutralité fiscale : aucun impôt n’est déclenché pendant la migration ; les plus-values continuent de s’accumuler en franchise d’impôt.
  • Seuil des 5 ans : si le plan avait plus de cinq ans au moment du transfert, les retraits partiels resteront exonérés d’impôt sur le revenu (hors prélèvements sociaux) dès la réouverture.
  • Sanction en cas de clôture involontaire : si le transfert échoue et que le plan est liquidé, l’antériorité fiscale disparaît ; d’où l’importance de suivre la procédure et de vérifier la réception de tous les titres.

Avant le transfert : optimisez son portefeuille

Un portefeuille allégé réduit les frais par ligne, écourte le blocage du plan et sécurise la migration. Quelques actions rapides suffisent :

  • Liquider les positions marginales : vendez ou regroupez les petites lignes pour n’emporter que l’essentiel.
  • Passer aux ETF liquides : troquez les fonds actifs ou titres non cotés contre des ETF PEA facilement transférables.
  • Finaliser les opérations en cours : détachements de dividendes, fusions ou droits ; soldes à zéro avant le gel du compte.
  • Suspendre les automatisations : stoppez versements programmés et ordres différés qui seraient rejetés durant la migration.
  • Télécharger un relevé complet : conservez un inventaire précis (titres + liquidités) pour vérifier la réception dans le nouveau PEA.

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Comment transférer son PEA ?

Transférer son PEA est une procédure normalisée : un nouveau plan est ouvert, puis l’ensemble des titres et liquidités est déplacé sous mandat. Quatre étapes clés jalonnent ce parcours ; chacune doit être anticipée pour éviter un blocage, un délai excessif ou la perte d’avantages fiscaux.

Choisir et ouvrir son nouveau PEA

  • Choisir le bon établissement : privilégier un courtier ou une banque en ligne correspondant à vos attentes en termes de frais, supports d’investissement et gestion à distance.
  • Ouverture anticipée : ouvrez votre nouveau PEA en précisant qu’il s’agit d’un transfert ; cette ouverture ne doit s’accompagner d’aucun versement initial.
  • Validation administrative : vérifiez auprès du nouveau prestataire toutes les conditions requises (documents d’identité, justificatif de domicile, statut fiscal pour les expatriés éventuels).

Signer le mandat et réunir les justificatifs

  • Mandat de mobilité : signez le formulaire de transfert (« mandat ») fourni par votre nouvel établissement ; celui-ci se charge d’initier la procédure.
  • Pièces à fournir : fournissez un relevé d’identité du PEA actuel, la liste précise des titres détenus, ainsi que vos coordonnées complètes pour faciliter les échanges entre les établissements.
  • Frais éventuels : renseignez-vous dès cette étape sur les frais facturés par votre ancien établissement, en précisant clairement les lignes et leur montant, pour anticiper un remboursement éventuel.

Suivre la migration des titres

  • Blocage temporaire : pendant toute la durée du transfert (généralement 3 à 6 semaines), votre ancien PEA est bloqué, aucune opération ne sera possible.
  • Suivi régulier : vérifiez régulièrement l’état d’avancement auprès des deux établissements, notamment si vous possédez des titres non cotés, des dividendes en attente ou des opérations spécifiques.
  • Relances éventuelles : si la procédure semble stagner, n’hésitez pas à solliciter le service client afin d’accélérer le traitement ou de résoudre d’éventuels blocages.

Vérifier la bonne réception des avoirs

  • Contrôle final : dès la réception des titres et liquidités dans le nouveau PEA, vérifiez immédiatement la conformité du portefeuille (nombre exact de titres, valeurs correspondantes, soldes en espèces).
  • Confirmation de clôture : obtenez une attestation de clôture officielle de l’ancien établissement, garantissant la fin effective du transfert.
  • Reprise de gestion : une fois le transfert confirmé, vous pouvez à nouveau effectuer des opérations (achats, ventes, versements complémentaires), tout en bénéficiant de l’ancienneté fiscale conservée.

Frais de transfert PEA : quels montants prévoir ?

Avant de signer le mandat, vérifiez deux points clés : le coût total facturé par votre établissement actuel et la durée indicative pendant laquelle votre PEA sera bloqué.

Plafonds légaux :

  • Transfert complet : 150 € maximum pour l’ensemble du dossier.
  • Frais par ligne de titres : 15 € maximum (généralement 5 € à 10 € dans la pratique).
  • Aucun frais de clôture ne doit être appliqué : le plan est migré, pas liquidé.

Pratiques observées :

  • Banques traditionnelles : 80 € à 130 € de frais fixes, plus le tarif par ligne.
  • Courtiers en ligne : 50 € à 90 €, parfois remboursés intégralement sur présentation de facture (sous réserve d’un montant minimal de portefeuille).

Durée indicative :

  • Comptez 3 à 6 semaines pour un portefeuille composé de titres uniquement cotés ; prévoyez quelques semaines de plus si des titres non cotés ou des dividendes en cours s’y ajoutent.
  • Pendant cette période, le PEA est gelé : aucune opération possible. Simplifier le portefeuille (ETF éligibles, titres très liquides) minimise les retards.
  • En anticipant le montant des frais et la période de blocage, vous évitez les mauvaises surprises et pouvez négocier ou obtenir le remboursement chez votre nouveau courtier.

Transfert de PEA et expatriation : ce qu’il faut savoir

Le devenir de votre PEA dépend largement de votre nouvelle résidence fiscale : l’Union européenne offre un maintien quasi automatique du plan, tandis que les pays hors UE exigent davantage d’anticipation. Selon la destination, il peut être plus judicieux de compléter le PEA par d’autres enveloppes patrimoniales.

Si vous résidez dans l’Union européenne ou l’EEE

  • Le plan reste ouvert et conserve son antériorité fiscale.
  • La plupart des banques continuent de gérer le PEA sans formalités supplémentaires.
  • Prélèvements sociaux : toujours dus en France lors des retraits.
  • Pensez à déclarer chaque année la valeur du PEA dans la case appropriée de votre déclaration française de revenus.

Si vous résidez hors UE ou dans un pays non coopératif

  • Le PEA peut rester ouvert, mais certains établissements ferment les comptes pour les résidents hors EEE ou dans les États non coopératifs.
  • Vérifiez avant le départ si votre courtier accepte les non-résidents ; sinon, transférez le plan vers un acteur plus flexible.
  • Fiscalité locale : vos gains peuvent être taxés dans le pays d’accueil. Consultez la convention fiscale bilatérale pour éviter la double imposition.
  • Prévoir un relais d’investissement (assurance-vie internationale, CTO multidevises) pour diversifier hors Europe.

Quelles alternatives au PEA pour investir à l’étranger ?

ProduitAtoutsLimites
Assurance-vie internationaleNeutralité fiscale, portabilité mondiale, architecture ouverte, sécurité des avoirsTicket d’entrée plus élevé, frais contractuels
Contrat de capitalisationFiscalité avantageuse, éligible aux personnes morales, transmissible sans clause bénéficiairePas d’exonération à la sortie, gestion complexe si multi-propriétaires
CTO multidevisesAccès à tous les marchés mondiaux (actions, ETF, obligations…), multi-devises, frais très compétitifsFiscalité dépendante de votre pays de résidence, pas d’enveloppe successorale

Ces trois enveloppes peuvent être complémentaires d’un PEA, notamment pour élargir l’exposition hors UE, structurer une transmission à l’international ou loger des actifs en devises étrangères.

Accompagnement gratuit :

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Les questions les plus posées

Le PEA bancaire et le PEA assurance se transfèrent-ils de la même façon ?

Le PEA bancaire suit la procédure standard « espèces + titres ». Un PEA assurance doit être transféré vers un autre PEA assurance ; la migration se fait en unités de compte ou en cash selon le contrat, et peut prendre quelques semaines de plus.

Faut-il déclarer quelque chose à l’administration fiscale lors d’un transfert ?

Non, le transfert est fiscalement neutre ; aucune case spécifique n’est à remplir. Conservez toutefois l’attestation de transfert : elle pourra être demandée en cas de contrôle pour justifier la continuité de l’ancienneté fiscale.

Existe-t-il un montant minimum ou maximum de portefeuille pour initier un transfert ?

Non ; la loi ne fixe aucun seuil. Les très petits portefeuilles peuvent néanmoins être moins rentables à déplacer à cause des frais fixes, tandis qu’au-delà de 150 000 € seule la valeur des titres bouge (le plafond de versements ne change pas).

Puis-je fusionner deux PEA (ex. après mariage) en un seul par transfert ?

Impossible : la réglementation impose un PEA par personne. Il faut conserver deux plans distincts ou clôturer l’un pour alimenter l’autre (perte d’antériorité fiscale sur le plan fermé).

Les frais bancaires facturés lors du transfert sont-ils soumis à la TVA ?

Non ; les services financiers (dépôt, transfert de titres) sont exonérés de TVA en France, ce qui explique l’absence de ligne TVA sur la facture.

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