Qu’est-ce qu’un produit structuré ?

Les produits structurés vous semblent être complexe et réservée aux initiés ? Cette technicité apparente vous freine peut-être à explorer cette solution d’investissement pourtant répandue. Nous allons démystifier leur fonctionnement : de la combinaison des briques obligataires et optionnelles aux mécanismes comme l’autocall, en passant par l’analyse des sous-jacents, des protections et des risques essentiels (émetteur, capital, liquidité). L’objectif est que vous comprenez une fiche produit et évaluez objectivement si un produit structuré peut avoir sa place dans votre patrimoine.

Les points clés à retenir :

  • Définition et mécanisme : un produit structuré combine une partie obligataire (sécurité) et une partie optionnelle (performance liée à un sous-jacent). Sa formule prédéfinie détermine le résultat à l’échéance.
  • Paramètres : son comportement dépend du type de protection, du sous-jacent et des mécanismes comme l’autocall.
  • Risques majeurs : risque de défaut de l’émetteur (même si “capital garanti”), risque de perte en capital si la barrière est franchie à l’échéance, et risque de liquidité (vente avant terme difficile et potentiellement à perte).
  • Utilisation et précautions : peut être logé en assurance-vie, PER ou CTO selon l’objectif. La lecture attentive du document d’informations clés (DIC/KID) est indispensable avant toute souscription.

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Produit structuré : définition simple et formes juridiques

Sortir des sentiers battus de l’investissement traditionnel, entre la sécurité parfois peu rémunératrice des fonds en euros et la volatilité des actions, mène souvent à s’intéresser aux produits structurés. Bien que parfois perçus comme complexes, leur logique fondamentale est accessible.

Un produit structuré est un instrument financier, le plus souvent émis par une banque. Sa particularité est d’assembler plusieurs composants financiers pour offrir un couple rendement/risque défini à l’avance, selon des scénarios de marché précis. En somme, c’est un contrat financier dont la formule détermine le résultat à l’échéance.

Au cœur de sa structure, on trouve généralement deux “briques” essentielles :

  • Une composante obligataire : souvent une obligation (par exemple, zéro-coupon), elle vise principalement à assurer la protection du capital investi à l’échéance, que cette protection soit totale ou partielle selon la formule choisie.
  • Une composante optionnelle : constituée de produits dérivés (typiquement des options), elle permet de capter la performance d’un actif de référence, appelé le “sous-jacent”. C’est cette brique qui génère le potentiel de rendement du produit.

Le sous-jacent peut être très varié : un indice boursier large (comme l’Euro Stoxx 50), une action spécifique, un panier d’actions thématique, une matière première, etc. C’est l’évolution de cet actif qui déterminera si le produit génère le rendement espéré.

Sur le plan juridique, ces produits prennent le plus souvent la forme de titres de créance complexes, comme les EMTN (Euro Medium Term Notes) lorsqu’ils sont émis directement par les établissements bancaires. Ils peuvent aussi être structurés au sein de fonds d’investissement, tels que les FCP (Fonds Communs de Placement) dits “à formule”.

L’essentiel à retenir est qu’un produit structuré est un contrat financier dont les règles du jeu (rendement potentiel, niveau de protection, durée) sont fixées dès le départ en fonction de l’évolution future du sous-jacent choisi.

Comment fonctionne un produit structuré ?

Un produit structuré est comme une recette dont les ingrédients et les étapes de cuisson sont définis à l’avance. Ce sont ces “réglages” qui déterminent son comportement futur et son profil de risque/rendement.

Le sous-jacent : le moteur de la performance

Le sous-jacent est l’actif financier dont l’évolution va conditionner le remboursement et le rendement du produit. Son choix est crucial.

Type d’actif : il peut s’agir d’un indice boursier large (ex : CAC 40, Euro Stoxx 50), plus diversifié et généralement moins volatil, ou d’un panier d’actions plus concentré (ex : 3 actions du secteur du luxe), potentiellement plus dynamique mais aussi plus risqué.

Calcul de la performance : Attention, tous les indices ne se valent pas !

  • Un indice Price Return (PR) ne prend en compte que l’évolution du cours des actions, ignorant les dividendes versés.
  • Un indice Total Return (TR) réintègre les dividendes, offrant une performance brute plus élevée.

De nombreux produits structurés utilisent aujourd’hui des indices dits “à décrément”. Ces indices soustraient un montant forfaitaire de dividendes (ex : 5% par an), que ceux-ci soient réellement distribués ou non. Cela réduit mécaniquement la performance de référence par rapport à un indice classique, rendant les objectifs de performance (pour les coupons ou l’autocall) plus difficiles à atteindre. Il est vital de vérifier ce point dans la documentation.

La protection du capital : le filet de sécurité

C’est un critère fondamental, qui définit le niveau de risque sur le capital initialement investi. Il existe trois grands cas de figure (hors défaut de l’émetteur).

Capital garanti : à l’échéance, l’investisseur est certain de récupérer 100% de son capital initial, quelle que soit la performance du sous-jacent. C’est le niveau de sécurité le plus élevé, souvent en contrepartie d’un potentiel de rendement plus faible.

Capital protégé (avec barrière) : le capital est protégé jusqu’à un certain seuil de baisse du sous-jacent (la “barrière”), par exemple -40% ou -50% par rapport à son niveau initial.

  • Si, à l’échéance, le sous-jacent clôture au-dessus ou sur cette barrière, l’investisseur récupère 100% de son capital (plus les éventuels coupons).
  • Si le sous-jacent clôture strictement en dessous de la barrière, l’investisseur subit une perte en capital égale à la baisse totale du sous-jacent depuis l’origine. Par exemple, si la barrière est à -50% et que l’indice finit à -60%, l’investisseur perd 60% de son capital.

Sans protection (ou capital à risque) : l’investisseur ne bénéficie d’aucune protection. Dès la première baisse du sous-jacent à l’échéance, il subit une perte proportionnelle. C’est le profil le plus risqué, visant en théorie les rendements les plus élevés.

Dates clés et mécanisme d’autocall

La vie d’un produit structuré est rythmée par des dates clés :

Dates de Constatation : ce sont les moments où l’on observe le niveau du sous-jacent pour déterminer si certaines conditions sont remplies (paiement de coupon, remboursement anticipé).

Mécanisme d’autocall (rappel anticipé) : c’est le scénario le plus fréquent sur le marché français. Si, à une date de constatation prédéfinie, le sous-jacent est supérieur ou égal à son niveau initial (ou parfois un seuil dégressif), le produit est automatiquement rappelé. L’investisseur récupère alors 100% de son capital + le(s) coupon(s) prévu(s) jusqu’à cette date. Cela offre une possibilité de sortie avant l’échéance maximale, mais la durée d’investissement n’est donc pas garantie.

Variantes et options :

  • Effet mémoire : si un coupon n’a pas pu être versé à une date de constatation car la condition n’était pas remplie, il est mis “en mémoire”. Il sera versé ultérieurement, en plus du coupon du jour, dès que la condition sera à nouveau satisfaite.
  • Structures “Athena” vs “Phoenix” : ce sont des noms commerciaux désignant des variations sur les conditions de versement des coupons (par exemple, coupon versé même si l’indice baisse un peu mais reste au-dessus de la barrière de protection pour Phoenix). Les détails exacts sont toujours dans la documentation du produit.

Niveau initial (“Strike”) : le point de référence

Fixation du niveau initial (“Strike”) : c’est le niveau du sous-jacent retenu au lancement du produit. Toutes les performances futures (pour les coupons, l’autocall, la barrière de protection) seront calculées par rapport à ce niveau de référence. La manière dont ce niveau est “fixé” (moyenne sur plusieurs jours, valeur à une date précise) peut avoir un impact.

Impact sur les seuils : le niveau initial détermine concrètement où se situent la barrière de protection (ex: 60% du niveau initial pour une barrière à -40%) et les seuils de déclenchement des coupons ou de l’autocall (souvent 100% du niveau initial).

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Avantages, inconvénients et coûts des produits structurés

Comme tout instrument financier, les produits structurés présentent un ensemble d’avantages ainsi que des points négatifs dont il est important d’évaluer avant de s’engager.

AvantagesInconvénients
Visibilité contractuelle : règles du jeu (coupons, protection, échéance, autocall) connues dès le départ. Permet de savoir à quoi s’attendre selon les scénarios de marché.Complexité : mécanismes (options, indices spécifiques, conditions multiples) parfois difficiles à comprendre sans lecture attentive de la documentation.
Personnalisation et adaptation : possibilité de créer des produits adaptés à différents profils de risque (prudent à dynamique) et aux anticipations de marché (hausse, stabilité, baisse modérée).Plafonnement de la performance (“Cap”) : le gain est limité (au coupon ou à un taux de participation). L’investisseur ne profite pas de toute la hausse du sous-jacent en cas de forte progression.
Diversification : accès à divers sous-jacents (indices, paniers…) et stratégies (options) difficiles à répliquer seul. Complète un portefeuille actions/obligations.Impact des indices spécifiques : l’usage d’indices Price Return (sans dividendes) ou à décrément (dividendes forfaitaires soustraits) réduit la performance de référence, rendant les objectifs (coupons, autocall) plus difficiles.
Rendement potentiel (même sans forte hausse) : des mécanismes permettent de générer du rendement même si le marché stagne ou baisse modérément, là où un investissement direct serait neutre ou négatif.

Pouvez-vous vendre un produit structuré avant terme ?

Les produits structurés sont faits pour être gardés jusqu’au bout (échéance ou autocall), vendre avant peut être compliqué. Si vous vendez plus tôt, ce sera au prix du marché du moment, qui est incertain. Ce prix dépend de beaucoup de choses (sous-jacent, volatilité, taux…).

Ce prix peut être plus bas que votre mise de départ, même sans toucher la barrière ; vendre avant peut donc signifier perdre de l’argent. De plus, vous perdez les coupons potentiels non encore versés si vous sortez entre deux dates.

L’émetteur propose souvent un prix de rachat, mais avec une marge (spread) et sans garantie absolue. La liquidité n’est ni garantie, ni gratuite.

Le coût d’opportunité

Il faut comparer la performance potentielle du produit structuré (plafonnée) avec ce qu’aurait rapporté un investissement direct dans le sous-jacent (non plafonné, mais sans protection). En cas de forte hausse du marché, détenir directement l’indice aurait pu être plus rentable.

Les Coûts “intégrés” mais réels

L’évaluation des coûts est un point sensible. Plutôt que des frais clairement affichés séparément comme pour un fonds classique, les coûts d’un produit structuré sont souvent intégrés dans sa formule même.

  • Frais multi-niveaux : ils peuvent inclure la marge de structuration de l’émetteur, les coûts de distribution, les frais de couverture (achat des options), et éventuellement des frais d’entrée ou de gestion liés à l’enveloppe (assurance-vie, PER).
  • Difficulté de comparaison : cette intégration rend la comparaison directe des frais entre produits difficile. L’AMF souligne ce manque de transparence.
  • Frais de rachat anticipé : en cas de sortie avant l’échéance à l’initiative de l’investisseur, des pénalités spécifiques peuvent s’ajouter.

Les risques majeurs à connaître

Investir dans des produits structurés, même ceux qui paraissent sécurisés, comporte des risques qu’il est absolument essentiel de comprendre. La nature même de ces produits financiers (YMYL) exige une vigilance particulière. Voici les trois risques fondamentaux :

Le risque de crédit de l’émetteur

Un produit structuré est une créance sur la banque qui l’émet. Si cette banque fait faillite ou entre en résolution, elle pourrait ne pas rembourser. L’investisseur risque alors de perdre tout ou partie de son capital et des coupons, quelle que soit la performance du sous-jacent. La mention “capital garanti” ne protège jamais contre ce risque de défaut de l’émetteur. La solidité de la banque est primordiale.

Le risque de perte en capital

Sauf garantie à 100% (hors défaut), perdre une partie ou tout son capital est possible selon l’évolution du sous-jacent. Pour les produits protégés par une barrière (ex: -50%), le risque se réalise si le sous-jacent clôture sous cette barrière à l’échéance. Dans ce cas, la perte subie est souvent égale à toute la baisse du sous-jacent depuis l’origine (ex: -65% si clôture à -65%).

Le risque de liquidité

Ces produits sont faits pour être gardés jusqu’au terme. Revendre avant peut être difficile ou désavantageux. La valeur de rachat dépendra des conditions de marché et peut être inférieure au capital investi, causant une perte. Les coupons potentiels non encore versés sont perdus, et l’émetteur applique une marge sur le prix de rachat.

Ces trois risques (crédit, marché, liquidité) sont intrinsèques aux produits structurés et doivent être soigneusement pesés.

Dans quelle enveloppe investir en produit structuré ?

Choisir où placer votre produit structuré est aussi décisif que le produit lui-même. Ce choix va jouer sur la fiscalité de vos gains, la facilité à récupérer votre argent et ce que vous pourrez transmettre. Voyons ensemble les options les plus courantes.

Assurance-vie ou contrat de capitalisation

C’est un choix très fréquent pour accueillir les produits structurés, car ces enveloppes offrent un cadre bien défini, notamment sur le plan fiscal. Elles sont particulièrement bien adaptées si vous envisagez un investissement sur le moyen ou long terme, typiquement 8 ans ou plus. C’est la durée qui permet souvent de profiter au mieux des avantages fiscaux de l’assurance-vie.

Justement, côté fiscalité, l’assurance-vie se distingue par des rachats (retraits) moins taxés après 8 ans et surtout par des abattements importants sur les droits de succession lors de la transmission. Le contrat de capitalisation, lui, offre une fiscalité similaire sur les rachats mais sans ces bonus successoraux spécifiques.

Question liquidité, vous pouvez en principe faire des rachats quand vous voulez. Mais attention : sortir avant terme d’un produit structuré via un rachat peut vous faire vendre à perte (au prix du marché du moment) et vous priver des avantages fiscaux liés à l’ancienneté du contrat.

Plan d’Épargne Retraite (PER)

Le PER peut aussi héberger des produits structurés, ce qui est logique vu son objectif de très long terme. L’horizon ici, c’est clairement la retraite. Votre capital est donc bloqué jusqu’à cette échéance, sauf dans quelques cas exceptionnels prévus par la loi (comme l’achat de votre résidence principale ou certains accidents de la vie).

Son grand atout fiscal ? La possibilité de déduire vos versements de votre revenu imposable chaque année (pour le PER individuel). En contrepartie, bien sûr, ce que vous sortirez à la retraite (capital ou rente) sera imposé.

La liquidité est donc très limitée avant l’âge de la retraite. Essayer d’y vendre un produit structuré avant terme est plus compliqué et généralement moins pertinent que dans une assurance-vie.

Compte-Titres Ordinaire (CTO)

Le CTO représente l’option la plus simple et la plus souple pour détenir directement des produits structurés, notamment ceux sous forme de titres de créance (EMTN). Ici, aucune contrainte de durée n’est imposée. Vous achetez et vendez quand vous le souhaitez (sous réserve de trouver un acheteur pour le structuré).

Par contre, la fiscalité s’applique “au fil de l’eau” : chaque année, les gains (coupons perçus, plus-values de cession) sont imposés via le Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) ou, sur option, au barème de l’impôt sur le revenu. Il n’y a pas d’avantage particulier pour la transmission.

En théorie, c’est l’enveloppe la plus liquide pour les transactions. Cependant, n’oubliez pas que le produit structuré lui-même a ses propres contraintes de liquidité : son prix de revente avant terme reste incertain.

Au final, le choix de la bonne enveloppe dépendra vraiment de vos objectifs personnels, de votre horizon de placement et de votre situation fiscale.

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Les questions les plus posées

Quel est le ticket d’entrée minimum pour investir dans un produit structuré ?

Il varie beaucoup selon les produits et les distributeurs, allant de 1 000 € (en assurance-vie) à plusieurs dizaines de milliers d’euros pour des structures plus complexes ou sur mesure.

Comment puis-je évaluer la solidité financière de l’émetteur avant de souscrire ?

Consultez les notations de crédit (Moody’s, S&P, Fitch) de la banque émettrice. Regardez aussi des indicateurs comme les spreads de CDS (Credit Default Swaps) si accessibles, bien que complexes à interpréter pour un non-professionnel.

La formule du produit peut-elle être modifiée par l’émetteur en cours de vie ?

En principe, non. Les caractéristiques définies dans la documentation contractuelle (Termsheet, DIC/KID) sont fixes et engagent l’émetteur jusqu’à l’échéance ou le remboursement anticipé.

Existe-t-il des produits structurés basés sur autre chose que des actions ou indices ?

Oui, bien que moins fréquents pour les particuliers, il existe des produits structurés basés sur les taux d’intérêt, les taux de change (devises), les matières premières, ou même des stratégies algorithmiques.

Que devient mon produit structuré si je décède avant son échéance (dans une assurance-vie vs CTO) ?

En assurance-vie, il suit les règles de la clause bénéficiaire (transmission hors succession dans les limites légales). Dans un CTO, il entre dans l’actif successoral classique et est transmis aux héritiers.

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